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Travailler moins et gagner plus : L’utopie française ? (café avec Johan 5)

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Transcription de la vidéo :

Salut, très chers amis ! Bienvenue dans cette nouvelle vidéo de Café Avec Johan. J’ai mon café. Eh oui, j’ai changé de tasse. D’habitude, j’ai une tasse noire. Là, j’ai une tasse blanche. Tu connais le concept de Café Avec Johan. Ce sont des contenus plus longs, plus spontanés, dans lesquels je prends le temps. J’ai quelques notes, mais je ne coupe pas. On fait pas de montage. On parle, en général, de sujets un peu profonds. On parle d’actualités françaises et de sujets qui touchent, évidemment, à la France et la francophonie. L’objectif étant de t’aider à pratiquer ton français tout en prenant du plaisir via des sujets qui sont, je l’espère, intéressants pour toi. En tout cas, ce sont des sujets de société.

Tu peux regarder cette vidéo sans pression, en prenant ton café, en marchant. Tu peux la suivre comme si c’était un podcast. L’idée, c’est vraiment que tu prennes ton temps. Donc, cette vidéo sera peut-être trop longue pour que tu la regardes en une fois, mais c’est pas grave, tu peux la découper et la regarder en plusieurs fois. N’oublie pas de donner ton avis en commentaire sur ce concept qui est encore à l’état de test. Et bien sûr, tu peux nous suggérer des sujets. De quoi aimerais-tu que je parle ?

Et avant de passer vraiment au sujet, je t’informe que tu peux télécharger une fiche de synthèse. C’est une fiche PDF. Le lien se trouve dans la description.

Je vais essayer de pas taper le café sur le micro. C’est pas terrible.

Donc, aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui est un peu brûlant. C’est assez difficile de parler de ce sujet. Il y a beaucoup de débats. C’est travailler plus… pardon, travailler moins pour gagner plus ou travailler moins et gagner plus. Et le titre de la vidéo, c’est « Travailler moins et gagner plus. Est-ce une utopie française ? »

Une utopie, c’est une idée qui paraît séduisante, quelque chose de génial, mais qui n’est pas réalisable en pratique. Je sais que les Français à l’étranger, je l’ai vu moi-même, j’ai vécu dans plusieurs pays étrangers, on dégage l’image d’un peuple qui travaille peu. C’est lié à un certain nombre de lois, notamment la loi sur les 35 heures qui a été mise en place en France. Les gens disent qu’on part en retraite avant les autres, qu’on s’arrête de travailler avant, qu’on fait toujours grève, etc. Donc, on a les Français en l’image d’un peuple qui travaille peu.

Et bien sûr, les clichés, c’est toujours la même chose. Rien n’est tout noir ou tout blanc. Les clichés sont rarement vrais à 100 %, mais ils existent pour une raison. Donc, même s’ils ne sont pas vrais à 100 %, il y a un certain nombre de raisons qui font que certaines choses qui sont clichées ont une part de vérité.

Et dans la vidéo d’aujourd’hui, on va parler de quatre points. Premier point, est-ce que c’est vrai que la France travaille moins que les autres pays ? On va parler de l’évolution du travail en France, comment le travail est en train d’évoluer. Ensuite, on parlera du travail selon les générations, parce que ça c’est un point super important. Et enfin, le futur du travail en France. Et comme d’habitude, je te dirai ce que moi je pense, quel est mon avis sur la situation du travail en France.

Premier point passionnant : est-ce que la France travaille vraiment moins que les autres pays ? Ça, c’est une question très intéressante, je trouve.

Alors, premiers chiffres qu’on peut regarder, ce sont des chiffres officiels. Et comme ici, il y a une divergence dans les sources, je donne une fourchette, c’est-à-dire deux chiffres. Mais en moyenne, les Français, en 2023, travaillaient entre 1500 et 1600 heures par an. Entre 1500 heures par an et 1600 heures par an. Chaque travailleur travaillait entre 1500 et 1600 heures. Bien sûr, les indépendants travaillent plus que les salariés.

Si on fait une comparaison avec les autres pays, on voit que l’Allemagne est à un peu moins de 1400 heures, c’est-à-dire, c’est une surprise, il semblerait que les Français, les travailleurs français travaillent plus que les travailleurs allemands. On va voir après qu’il y a des nuances. Le Royaume-Uni est à un peu plus de 1600 heures, donc, c’est proche de la France. Les Etats-Unis sont au-dessus avec un peu plus de 1800 heures. Là où la Corée du Sud est à 1900 heures. Toutes ces données, tu les retrouves dans la fiche PDF de synthèse.

Donc, les actifs français, les Français qui travaillent, travaillent à peu près autant que les autres, si on compare en tout cas à l’Europe. On travaille un peu moins qu’en Corée du Sud et aux Etats-Unis, mais par rapport aux autres pays européens, on est dans la moyenne.

Mais en faisant ça, en fait, on a seulement regardé une partie du problème. On n’a pas regardé la situation d’une façon globale, parce que le chiffre qu’on a étudié, il ne prend pas en compte le nombre d’actifs dans la population, c’est-à-dire on a regardé pour chaque personne qui travaille, combien de temps elle travaille, mais on n’a pas regardé le nombre de personnes au travail. Et ça, ça va dépendre du taux de chômage, ça va dépendre de l’âge de départ à la retraite, etc.

Et il y a un journaliste économique que j’aime beaucoup, qui s’appelle François Lenglet, qui fait un podcast, une petite chronique tous les jours sur RTL et autres. Il explique très bien que si on veut évaluer le travail au sein d’un pays, il faut prendre un autre indicateur. Cet indicateur, c’est le nombre d’heures travaillées par an par habitant. Donc, on prend toute la quantité de travail totale et on le divise par la population.

Et là, c’est une autre histoire, en fait, parce qu’on voit que la France, si on prend ce critère qui englobe tout, il englobe la durée du travail de chaque actif, mais aussi le nombre d’actifs au travail, donc, le nombre de personnes qui ne travaillent pas. Et là, si on regarde, la France se retrouve à 664 heures par an. C’est le plus faible de l’OCDE. Donc, si on compare à tous les pays développés, la France est le pays ici qui travaille le moins. C’est 15 % de moins que la moyenne européenne, c’est 10 % de moins que l’Allemagne, c’est 25 % de moins que les États-Unis.

Donc, on voit bien que si on devait répondre est-ce que la France travaille moins que les autres, la réponse serait oui. Non pas parce que… et ça, c’est ce que beaucoup de gens croient… non pas parce que les Français ne travaillent pas assez, mais parce qu’il n’y a pas assez de Français qui travaillent. C’est ça notre problème. Donc, on peut se poser les questions du pourquoi.

Bon, déjà les 35 heures qui ont été instaurées en 2000 et qui ont suivi les 39 heures. Il y avait les 39 heures, donc, c’était la semaine de 39 heures en France de 82, mon année de naissance, c’est devenu 35 heures en 2000. Donc, ça a causé des hausses de RTT, c’est-à-dire que les Français ont plus de congés payés parce qu’on a les cinq semaines de congés payés plus les RTT, c’est la réduction du temps de travail. Ce sont des jours pendant lesquels les gens ne travaillent pas. Il y a beaucoup de temps partiel en France plus que dans les autres pays. C’est 18 % des salariés en France qui sont à temps partiel, c’est-à-dire qui ont un contrat qui n’est pas à temps plein. Ils travaillent moins de 35 heures. C’est 14 % en moyenne dans l’OCDE.

Les Français partent en retraite avant les autres. Récemment, on a mis en place une loi pour passer de 62 ans à 64 ans, mais s’est moins que les autres. Et il y a un sujet qui est un peu tabou en France, c’est le système d’aide sociale. Et c’est un sujet vraiment qui est controversé, dont c’est difficile de parler, parce que quand on en parle, on a l’impression de stigmatiser, de critiquer les gens. Mais en fait, c’est pas le cas. Et là, ce que je vais partager, c’est une opinion personnelle, une chose que moi j’observe. Mais on voit que la différence de revenus entre quelqu’un qui ne travaille pas du tout, qui vit seulement des aides sociales, et quelqu’un qui touche le minimum… En France, c’est ce qu’on appelle le SMIC. Le SMIC, c’est le salaire minimum pour un travail à plein temps… Eh bien, cette différence entre les deux, elle est faible. Elle est trop faible.

Et on peut se mettre à la place de quelqu’un qui doit se lever très tôt pour faire un travail difficile, parce que souvent, le travail payé au SMIC, c’est un travail difficile. Il va travailler tous les jours, il prend sa voiture, il dépense des frais d’essence, il doit mettre ses enfants à la cantine, etc. Eh bien, il voit que quelqu’un qui ne travaille pas gagne à peine moins, seulement un tout petit peu moins. Eh bien, il se pose des questions.

Et il y a, donc, un problème d’incitation au travail, c’est-à-dire que le travail ne paie pas assez. Quand je dis ça, ça veut pas dire qu’il y a trop d’aides sociales, pas forcément. Mais en tout cas, le travail ne paie pas assez, et c’est assez exclusif à la France, d’après ce que j’ai pu voir dans les autres pays, je pense que c’est une des parties du problème, parce qu’en France, on a des besoins de main-d’œuvre. Il y a plein de métiers pour lesquels on manque de personnel. Par exemple, la restauration. On manque de gens pour servir, pour aider dans les restaurants. Et ça, c’est parce qu’on touche à peu près ou on touche juste un peu moins d’argent à rester chez soi à rien faire qu’à ne prendre ces travaux qui sont difficiles. Et tout ça, ça va jouer dans cette fameuse grande moyenne et dans ce chiffre qui fait que la France ne travaille pas assez, même si les Français en eux-mêmes travaillent assez.

Donc, voilà un petit peu ce qu’on pouvait dire sur le travail en France. On peut analyser un peu les évolutions du travail parce qu’il y a vraiment aujourd’hui de grandes alternatives qui arrivent. On parle par exemple de la semaine de 4 jours ou plutôt la semaine en 4 jours. Ça veut dire qu’on ferait exactement le même travail qu’avant, mais au lieu de le faire en 5 jours, on le fera en 4 jours. Donc, on travaillerait un peu plus d’heures sur 4 jours, mais on ne viendrait pas le cinquième jour. Donc, on aurait 4 jours de travail intense, 3 jours de week-end. C’est expérimenté par quelques entreprises, mais c’est pas encore généralisé à 100 %. Il y a eu plein d’expériences qui montreraient que le bien-être au travail est meilleur, les gens se sentent mieux parce qu’ils ont plus de temps libre, mais bien sûr, c’est difficile à mesurer.

Il y a un gain qui est certain, parce que les gens ont moins de transports à payer, mais est-ce vraiment une solution sur le long terme ? C’est très difficile à quantifier. Toujours est-il que le mouvement est plutôt en place. En Islande, il y a eu des tests réussis. Apparemment, 86 % des salariés l’auraient adoptée. En Belgique, on peut regrouper ses heures sur 4 jours. C’est un droit, semble-t-il. En Espagne, il y a une expérience en cours. Donc, il semblerait qu’on permette aux gens aujourd’hui de travailler plus sur une période un peu plus courte.

J’ai pas d’avis tranché sur la question. Je sais qu’il y a des métiers pour lesquels ça se fait bien. Ma femme Céline, elle faisait des équipes de 12 heures quand elle travaillait en tant qu’infirmière, c’est-à-dire qu’en fait tout son travail était condensé sur 3 jours. Est-ce une bonne solution ? Je ne sais pas. Il y a des soucis pour adapter les emplois du temps. C’est assez difficile à mettre en place. Mais en soi, je ne suis pas forcément contre ce type d’expérimentation et même de réforme.

Une autre évolution qui est arrivée suite au COVID, c’est le télétravail, c’est-à-dire qu’on ne travaille plus au bureau, mais on travaille de chez soi. Et on peut se demander si c’est une vraie flexibilité ou si c’est une illusion. Avant la pandémie liée au COVID, il y avait 7 % des Français qui faisaient du télétravail, donc, qui travaillaient de temps en temps de chez eux. Aujourd’hui, on parle de 28 % des salariés qui ont accès au télétravail 1 à 2 jours par semaine. Donc, on voit que ça s’est énormément démocratisé.

Alors, bien sûr, ça crée toujours une différence entre ceux qui peuvent faire du télétravail et ceux qui ne peuvent pas, puisqu’il y a des métiers pour lesquels on ne peut pas le faire, évidemment, notamment les caissières dans les magasins, les métiers de service, etc. Et pour moi, il y a là-dessus un problème majeur, c’est le problème de discipline et de coupure entre son lieu de travail et son domicile.

Moi, ça fait 10 ans maintenant, plus de 10 ans même, que j’ai un travail autonome. Et pour que ça fonctionne, pour vraiment travailler quand on doit travailler de chez soi, eh bien il faut un vrai pourquoi. Et ça, on peut l’avoir comme moi, par exemple, qui est Français Authentique, qui est ma mission, mon pourquoi et qui me motive, j’ai pas besoin de me motiver pour enregistrer ces vidéos parce que c’est mon métier. Et si je le fais pas, personne d’autre le fera. Je pense que c’est plus difficile d’avoir un pourquoi quand on est salarié quelque part. Et je pense que peu de monde a finalement la discipline nécessaire pour vraiment travailler à plein temps de chez soi.

Ensuite, il y a le problème de la différence entre son lieu de vie et son lieu de travail. Moi, j’ai travaillé pendant assez longtemps de la maison. Là, ça fait un moment que je travaille maintenant dans un bureau à l’extérieur. Et c’est quand même plus sympa de pouvoir, tous les jours, sortir de sa maison, aller au bureau et rentrer le soir. Donc, le télétravail, c’est pas mal, mais il y a évidemment un certain nombre de problèmes. Et je suis pas certain que les évolutions dont on a parlé, que ce soit la semaine en 4 jours ou le télétravail, ça apporte énormément en termes de productivité. Je suis vraiment pas sûr que ça permette de travailler mieux, en fait.

Un autre sujet passionnant sur le sujet, sur ce qui touche au travail, c’est le travail en fonction des générations. Et en gros, on peut se dire qu’il y a trois générations qui se côtoient. On a ce qu’on appelle les baby-boomers, ceux qui sont nés entre 1945 et 1965, donc, après la Deuxième Guerre mondiale, quand on a eu plus de naissances, suite à l’euphorie de la fin de la guerre. Ils sont plus très nombreux sur le marché du travail. C’est à peu près la génération de mes parents, puisque mon papa est né en 59, ma maman est née en 62. Donc, voilà, eux, c’est les derniers baby-boomers. Ils sont… Mon papa est décédé, mais était en retraite, et ma maman est en retraite.

En général, cette génération a commencé à travailler tôt, à 18 ans, souvent, voire avant. Ils avaient un temps de travail assez élevé. Souvent, c’était 45 heures par semaine dans les années 70. Ensuite, c’est descendu à 39 heures. Ils ont eu un accès assez rapide, en général, à la propriété immobilière, parce que les prix de l’immobilier étaient plus bas. Et pour beaucoup, ils ont pris leur retraite à 60-62 ans, voire avant, selon les métiers.

On a ensuite les générations X et Y, qui sont nées entre 65 et 90. Moi, je suis dedans, parce que je suis né en 1982. Et cette génération est entrée sur le marché du travail un peu plus tard, puisque, en général, les gens ont fait un peu plus d’études, d’études longues, notamment. Moi, je suis rentré sur le marché du travail, j’avais 25 ans. Tu vois, on est loin des 18 ans des baby-boomers, même si, encore une fois, on fait des généralités.

Les gens de cette génération ont tendance à travailler un petit peu moins, mais avec un peu plus de pression liée notamment aux appareils électroniques et plus de précarité, parce que le chômage est apparu dans les années où… s’est développé à partir des années 70. Et donc, il y a eu plus de travail partiel, comme on a vu tout à l’heure, et plus de chômage. Donc, il y a eu plus d’emplois en CDD, contrat à durée déterminée. Beaucoup ont fait de l’auto-entreprise, de l’auto-entreprenariat forcé, c’est-à-dire qu’ils créaient leur entreprise parce qu’ils ne trouvaient pas de travail. Et donc, il y a plus de précarité.

Et on a la génération Z, donc, ceux qui sont nés après 1995, qui ont une autre façon de voir le travail. Ils refusent les modèles classiques, pour la plupart, pour beaucoup, et ils recherchent plus l’équilibre vie privée – vie professionnelle. Le télétravail, dont on parlait tout à l’heure, ça devient quelque chose de prioritaire pour beaucoup. La semaine en 4 heures aussi, le fait de favoriser le temps libre. Beaucoup sont sceptiques au niveau du travail et ils remettent en question le modèle 9 heures-17 heures. Ils préfèrent travailler très tôt ou très tard. Il y a beaucoup plus d’entrepreneurs qu’avant, beaucoup plus de ce qu’on appelle indépendants, des freelances comme on dit à la française.

Et ce que j’observe, c’est que beaucoup n’ont pas la patience nécessaire pour réussir en tant que salariés, c’est-à-dire ils vont vouloir beaucoup plus, plus vite. Ils vont dire, « moi, je suis talentueux, j’ai 20 ans, je sais mieux, je veux tout », mais ils comprennent pas qu’il faut attendre quelques années pour faire ses preuves. Et ça, dans la jeunesse, c’est normal. On a tous, à un moment, cette insouciance. Et il semble que cette génération accorde un peu moins de valeur au travail.

Donc, tu vois que la vision aussi évolue au fil des générations, au fil des décennies. Les jeunes, aujourd’hui, veulent travailler moins et donnent plus de priorité au temps libre, mais ils veulent quand même plus de liberté et plus de revenus. Même si je ne généralise pas, évidemment, on va trouver des jeunes qui travaillent très dur. C’est pas du tout ici un cliché. Mais si on prend dans les grandes lignes, on le voit beaucoup. Beaucoup veulent ce qu’on appelle le beurre et l’argent du beurre, c’est-à-dire ils veulent la récompense, un bon salaire et l’argent du beurre, c’est-à-dire sans vraiment faire beaucoup d’efforts et travailler beaucoup.

Parlons maintenant du futur du travail en France parce que, on le voit dans la presse, il y a énormément de choses qui sont discutées, énormément de propositions qui arrivent, notamment une éventuelle réduction du temps de travail. Donc, là, on ne parle plus de la semaine en 4 jours, où on ferait le même travail, la même durée du travail sur 4 jours, on parle de la semaine de 4 jours, donc, où on ne travaillerait plus que 4 jours. Et on parle par exemple des 32 heures. Certains réclament les 32 heures. Et ils avancent qu’il y a de plus en plus d’automatisation, notamment avec la technologie, l’intelligence artificielle. Certains emplois risquent d’être détruits, mais d’autres risquent d’être créés. Mais certains voient ça comme une incitation à travailler moins, travailler moins longtemps.

L’histoire jusqu’à présent a montré que les évolutions technologiques et techniques créent plus de travail, c’est-à-dire que ça détruisait certains métiers, comme le cocher a perdu son métier quand la voiture est arrivée et qu’il ne fallait plus conduire de chevaux ou plus diriger de chevaux, mais ça a créé plein d’autres métiers autour de la voiture. Internet a aussi créé des métiers. Ça en a supprimé plein, mais ça en a créé d’autres. Et donc, il est possible que les nouvelles technologies fonctionnent de la même façon. C’est en tout cas ce que je pense. Je vois pas pourquoi cette technologie détruirait des emplois. Mais certains le pensent et disent qu’il faudra réduire le travail. Il y aura moins de travail, donc, il faudra se le partager et, donc, travailler moins. Donc, ça, c’est une première évolution possible.

D’autres pensent même qu’il y aura tellement peu de travail que beaucoup pourront se permettre de ne plus travailler. Et pour ça, ils proposent ce qu’on appelle le revenu universel. Ils disent : « Bon, on va donner une certaine somme d’argent à toute la population. Ceux qui veulent rester chez eux et ne pas travailler, ils le font. Ceux qui veulent travailler pour avoir plus, ils le font ». Mais tout le monde part avec cette base qui est censée être suffisante pour vivre, pour subvenir à ses besoins. Certains économistes y voient vraiment une solution pour éviter les problèmes de chômage. Tout le monde reçoit une somme d’argent. Tu veux travailler ? Tu travailles. Tu veux pas travailler ? Tu travailles pas.

Pour moi, il y a deux problèmes. Premier problème, c’est le financement. Ça coûte cher. Et deuxième problème, c’est le sens en fait, parce qu’on peut s’accomplir à travers son travail. Aimer son travail, avoir du sens, c’est quand même quelque chose qui est indispensable pour notre bonheur, tout simplement. Et je ne peux pas imaginer qu’on puisse accepter ou qu’on puisse se sentir épanoui si on ne travaille pas et qu’on passe sa journée chez soi. Donc, moi, perso, j’y vois… personnellement, j’y vois vraiment un sens, un problème de sens en fait, quand je pense au revenu universel.

La question qui revient toujours également, c’est la question des retraites. Est-ce qu’il faut travailler plus longtemps ? L’âge de départ a été repoussé à 64 ans en France, mais est-ce qu’on le mettra encore plus loin ? On a un clair problème de démographie, c’est-à-dire qu’auparavant, il y avait beaucoup de personnes qui cotisaient. Il faut peut-être que j’explique brièvement comment fonctionne le système de retraite en France.

En fait, en France, ceux qui travaillent paient. Ça va dans une caisse. Et cette caisse est utilisée pour payer la retraite de ceux qui sont partis. Donc, ceux qui touchent la retraite aujourd’hui, on peut prendre le cas de ma maman, par exemple, eh bien c’est payé avec l’argent de ceux qui travaillent aujourd’hui. Mais elle, en contrepartie, toute sa vie, elle a payé. Donc, tu paies toute ta vie. Et quand tu pars en retraite, c’est ceux qui travaillent qui vont alimenter ce fonds.

Le problème, c’est qu’on a beaucoup plus de gens en retraite aujourd’hui qu’avant, parce que la population vieillit. Les gens vivent plus longtemps. Donc, il faut aujourd’hui payer plus de retraités. Et en plus de ça, on a, par moment, à cause du chômage, moins de personnes qui cotisent, qui paient dans ce fonds. Donc, ce fonds, il dépense plus, mais il a moins de rentrées. Et à un moment, ça crée un déséquilibre, et ça ne peut plus fonctionner.

Donc, pour que ce modèle fonctionne pour toujours, il faudra probablement que les gens travaillent plus longtemps, partent en retraite un peu plus tard. Et une autre solution, c’est très tabou en France, mais c’est de ne pas se focaliser uniquement sur cette retraite, la retraite par répartition, comme on l’appelle, c’est de mettre en place aussi une retraite par capitalisation. Là, on donne la responsabilité à chaque individu de mettre lui-même de l’argent de côté, pendant sa vie, pour en profiter à la retraite. Donc, c’est un système de retraite personnel. Et bien souvent, on place cet argent sur des marchés financiers, par exemple. Donc, ça, c’est la retraite par capitalisation, qui est tabou en France, mais on commence à en parler parce que je pense que les gens n’auront pas le choix. Ça veut pas dire qu’on peut pas combiner les deux modèles. On peut faire une partie de modèle par répartition, une partie par capitalisation. Toujours est-il qu’on voit que de nombreux pays, de nombreux problèmes, de nombreux défis, vont se poser en France, en ce qui concerne le travail.

Donc, pour conclure, je vais te donner mon avis sur le sujet du travail. Pour conclure, la France, ça reste un pays, malheureusement, où on travaille pas assez par rapport aux autres pays. J’ai expliqué hein, c’est surtout parce qu’il y a pas assez de personnes qui travaillent, tout simplement. On gagne beaucoup moins en France que dans les autres pays. Si je compare, moi, je vivais dans le Nord-Est pendant quelques années, je suis expatrié maintenant, mais à l’époque, si tu comparais les salaires en France et au Luxembourg ou en Allemagne, les pays pas très loin de chez moi, c’était énorme. Donc, on travaille moins dans l’ensemble, mais on gagne aussi moins que dans d’autres pays. On voit que le rapport au travail évolue, notamment les nouvelles générations, qui ne voient pas le travail de la même façon que les générations précédentes.

Et j’aimerais que tu me dises ce que tu en penses. Est-ce que, pour toi, le travail c’est quelque chose d’important ? Personnellement, je trouve le changement d’esprit qui vise à dire « on va vers plus d’hédonisme, vers moins de travail et plus de plaisir », je trouve que c’est dommage. C’est probablement lié à mon éducation, à mes valeurs. Mes parents m’ont inculqué la valeur travail. J’ai toujours été très sensibilisé à la valeur du travail, au fait qu’il faut travailler dur, que le travail est important, que le travail ça sert, oui, à gagner sa vie, mais ça sert aussi à s’accomplir, parce que dans le travail, on apprend des choses ; dans le travail, on aide les autres, donc, on contribue d’une certaine manière à un monde meilleur, et ça permet aussi de se dépasser.

Donc, je le voyais déjà comme ça quand j’étais jeune ingénieur ou jeune chef de projet dans l’industrie automobile. Et encore aujourd’hui, en tant qu’entrepreneur, je m’accomplis énormément dans le travail. Et si demain je gagnais au loto, je devenais millionnaire en gagnant au loto, eh bien je continuerais de travailler. Donc, la question pour moi, c’est pas forcément de gagner moins ou travailler moins et gagner plus. La question, c’est vraiment de trouver un travail dans lequel on s’épanouit, qui nous fait grandir et dans lequel on peut contribuer, parce qu’on a tous des talents particuliers, et ces talents, on doit les mettre à disposition des autres. Et il y a rien de tel que le travail pour ça, en fait. Il y a d’ailleurs une citation qui est un peu cliché, mais que je trouve plutôt vraie : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ».

Donc, j’aimerais savoir ce que, toi, tu penses de tout ça. Tu peux me dire en commentaire ce que tu penses du travail, ce que tu penses de ce que je viens de dire. J’ai partagé mon opinion sincère. Est-ce que, toi, tu travailles moins qu’avant ? Est-ce que tu es épanoui au travail ? Est-ce que tu es d’accord avec mon avis ? Dis-moi en commentaire. Télécharge aussi ta fiche de synthèse. Le lien est dans la description. Laisse un petit « j’aime » si tu aimes ces vidéos Café Avec Johan, parce que le concept est encore en test. Donc, si vous êtes nombreux à aimer, je continue, sinon j’arrête. Et bien sûr, partage cette vidéo avec tes amis et abonne-toi à la chaîne YouTube de Français Authentique.

Merci de m’avoir suivi aujourd’hui, et je te dis à très bientôt pour un nouvel épisode de Café avec Johan. Salut !