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On n’est jamais trop âgé pour apprendre

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Transcription de l’épisode :

Salut, mes très chers amis ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Je suis très très content, très honoré, que vous ayez pris le temps de passer cet instant avec moi dans ce podcast et que vous ayez choisi de me rejoindre pour cette petite marche. Et aujourd’hui, on va parler d’âge, on va parler… Je vais partager une expérience personnelle et j’espère amener un peu d’optimisme et d’inspiration pour chacun d’entre vous, parce que l’âge, l’apprentissage également, on va parler apprentissage et âge, eh bien c’est quelque chose de très important, je pense, et ça a toujours été une des clés du podcast Marchez Avec Johan.

Donc, le contexte de tout ça, c’est qu’il m’arrive parfois, de temps en temps, d’avoir un certain nombre de doutes quant à mes capacités d’apprentissage avec l’âge qui avance. C’est vraiment quelque chose de nouveau. Et bien que je n’aie que 41 ans, je sens qu’il y a quand même une différence par rapport à mes 30 ans. Je sens que, à 20, 25, 30 ans, j’avais beaucoup plus de capacités, de facilités à apprendre des choses qu’aujourd’hui, à 41 ans. Et encore une fois, je n’ai que 41 ans. Je pense, mais c’est très difficile de voir exactement ce qu’il en est, je pense que c’est surtout l’aspect mémoire qui me fait me poser des questions. Alors, évidement, quand on est un peu plus âgé, on a plus d’expérience, on a plus de sagesse, on a aussi plus de prudence, mais on a aussi l’impression d’avoir moins de capacité.

Alors, attends, je vais faire attention parce qu’il y en a un qui est en train de couper l’herbe, donc, je vais passer brièvement à côté de lui et je vais m’arrêter. Ça, c’est quand on enregistre à l’extérieur et qu’on marche, forcément, il y a des aléas. Donc, désolé pour ce premier aléa. J’espère qu’il n’y en aura pas d’autres.

Je te disais, donc, qu’avec l’âge et l’expérience, on a, donc, plus d’expérience, on a plus de sagesse, plus de prudence, mais j’ai… en tout cas personnellement, ce sera pas valable pour tout le monde… l’impression d’avoir un peu moins de capacité qu’auparavant. Auparavant, j’avais vraiment aucun doute. Si je voulais apprendre quelque chose, je me disais « aucun souci, ce n’est qu’une question de priorité et de temps, je peux apprendre n’importe quoi ». Que ce soit une langue hein, j’ai appris l’anglais, l’allemand, un petit peu d’italien aussi, j’ai appris un instrument de musique, la guitare, j’ai appris plein de choses liées à la création de sites internet, la création de communautés, à la communication. Et aujourd’hui, j’ai quelques doutes.

Par exemple, j’aimerais apprendre le piano, parce que ma fille Emma s’est mise au piano, j’en ai parlé récemment dans un épisode, et du coup j’aimerais apprendre à jouer du piano. J’aimerais aussi apprendre une nouvelle langue, pourquoi pas l’arabe pour vraiment apprendre une langue qui est différente de celles que j’ai apprises jusqu’à présent. Donc, tu vois, j’ai des projets, j’ai des idées, mais c’est pas sûr que je me… Je ne me dis pas « je ne vais pas y arriver », mais je fais plus attention et j’ai plus de doutes.

Et je ne suis pas sûr si ces doutes ils sont liés un peu au manque de temps, parce que malgré toute la différence par rapport à il y a 15 ans, c’est qu’aujourd’hui j’ai trois enfants, Français Authentique m’occupe énormément, donc, il est clair que je dispose de peu de temps pour apprendre et pour mettre en place des nouveaux apprentissages. Donc, ça, c’est quand même quelque chose qui est clé. Mais je ne suis pas sûr si ces doutes sont liés à ça, au manque de temps, ou si je doute de mes aptitudes liées à l’âge.

Au fond de moi, malgré tout, je pense et j’espère que je ne doute pas de mes aptitudes parce que je me dis toujours : « Bon, je pourrais le faire plus tard ». Je me dis : « Bon, OK, en ce moment, c’est probablement un peu délicat pour moi d’apprendre à jouer du piano ou c’est un peu difficile d’apprendre l’arabe, mais rien ne m’empêche de remettre ça à plus tard et de le faire un petit peu plus tard ». Donc, voilà, je pense que c’est plus un problème de temps que d’âge.

D’ailleurs, j’ai une grande inspiration dans ma quête vers un apprentissage pour toujours, c’est mon grand-père, le père de ma maman. Ma maman s’appelle Dominique et mon grand-père s’appelait Jacques. Il a appris toute sa vie. Et je me souviens très bien l’avoir vu encore apprendre plein de choses. Il avait plein de hobbies pendant sa retraite. Il a appris de l’électronique, donc, il créait des appareils électroniques. Il a appris la vidéo, il avait un caméscope et il faisait des films. Il voyageait beaucoup. Il était très très curieux. D’ailleurs, il m’a toujours encouragé, il m’a donné des livres, des encyclopédies qu’il avait, et il avait une belle bibliothèque. Donc, c’est encore une fois, à mon sens, une preuve que la curiosité et la lecture et les voyages, eh bien ça forme les individus. Donc, il m’a toujours inspiré. Et encore aujourd’hui, je me dis : « Bon, ben voilà, si lui a pu le faire à tout âge, je peux le faire aussi ».

Il y a énormément de membres de l’Académie Français Authentique qui m’inspirent également. Je vais pas donner de noms parce qu’ils sont très très nombreux, mais quand je vais dans la salle Zoom et que j’échange avec eux, eh bien beaucoup de membres… alors, pas tous, on a vraiment tous les âges dans l’académie, on a des gens qui sont étudiants comme des gens qui sont retraités, donc, on a vraiment de tous les âges. Et quand je discute avec des membres retraités, que je les vois progresser en français, énormément, que je les vois voyager, apprendre des choses, ça m’inspire énormément. On a des membres qui disent aussi : « Ah, moi, je suis à la retraite, mais je n’ai pas le temps, j’ai toujours des choses de prévues, j’apprends plein de choses ». Donc, ça c’est vraiment génial et ça m’inspire.

Une autre inspiration, je t’ai parlé de mon grand-père, je t’ai parlé des membres de l’Académie Français Authentique, les membres retraités, j’aurais aussi pu te parler de Steve Kaufmann, un polyglotte canadien très très célèbre. Il y a une interview, tu tapes Steve Kaufmann Français Authentique, et tu peux retrouver l’interview que j’ai faite avec lui. Il a, Steve, 78 ans. J’ai vérifié ça tout à l’heure, donc, 78 ans, et il est encore actif. Il voyage, il bouge, je crois qu’il joue au golf, il apprend des langues. Il a enregistré il y a quelques jours une vidéo sur l’état d’esprit, comme quoi pour lui en fait, c’est dans la tête. Le fait qu’on arrive à apprendre quelque chose ou pas, c’est dans la tête. C’est une question d’état d’esprit.

Donc, voilà, voir Steve qui a 78 ans et encore en train d’apprendre des langues, évidemment, ça me motive, ça m’inspire, moi qui, à 41 ans, se dit parfois : « Est-ce que j’ai encore les capacités ? » Évidemment, c’est dans la tête. Donc, merci, Steve.

Il y a une citation qui m’a plu de Caton l’Ancien, qui était un homme d’État et écrivain romain qui aurait commencé à apprendre le grec à 80 ans. Et lui en fait, quand on l’interrogeait sur le sujet, il disait : « Ben oui, c’est l’âge le plus précoce qu’il me reste ». C’est très beau en fait. C’est-à-dire en gros, c’est maintenant ou jamais. Oui, j’ai 80 ans, mais je ne peux pas revenir en arrière, c’est-à-dire je ne peux pas décider d’apprendre le grec à 70 ans, c’est trop tard. Donc, c’est l’âge le plus précoce qu’il me reste. Eh bien je trouve ça vraiment très très inspirant.

En fait, je me dis que malgré tout… on parle de capacité à apprendre, d’âge, je me dis que le temps passe tellement vite qu’on n’est pas souvent ou on n’est pas longtemps le plus jeune. Moi, je me souviens, pendant très longtemps, j’étais toujours le plus jeune, parce que je suis né en fin d’année, au mois de novembre, donc, j’étais un peu… je faisais vraiment partie des plus jeunes avec mes copains en fait. J’étais toujours celui qui faisait partie des plus jeunes, parce que je côtoyais des gens qui étaient nés… voilà, qui avaient 6 mois, 8 mois, 9 mois, un an de plus que moi. Je faisais partie d’un groupe d’amis également qui étaient jeunes ou, pardon, plus âgés. Tous mes amis étaient plus âgés. J’étais quasiment toujours le plus jeune.

Et c’est quand je suis devenu chef de projet, j’ai grandi, qu’un jour je me suis dit : « Mais en fait, je suis plus le plus jeune ». Et ça me fait bizarre. Moi qui avais l’impression d’être le plus jeune, d’avoir encore plus de temps devant moi, d’avoir la capacité d’apprendre facilement beaucoup et tout en étant parmi les jeunes du groupe, eh bien c’est passé vite, mais ce n’est plus le cas.

Et j’ai lu une phrase dans un livre de Jean d’Ormesson, que tu connais très probablement, Jean d’Ormesson, très très célèbre écrivain français, dans son livre Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, eh bien il dit : « Pendant des années, j’ai été le cadet de l’Académie française », puisqu’il était à l’Académie française, donc, il faisait partie des plus jeunes… J’étais le cadet, ça veut dire j’étais parmi les plus jeunes ou j’étais le plus jeune… « le temps passe vite, me voilà soudain un des doyens ». Le doyen, c’est le plus âgé. Le doyen, c’est le plus vieux. Donc, un des doyens. Donc, lui, il dit qu’en fait c’est passé très très vite et c’était un des plus jeunes et c’est devenu un des plus anciens. Et il marque dans ce livre, ce qui m’a plu, c’est qu’il dit « soudain ». C’est en fait il a pas eu le temps de s’en rendre compte et c’est vraiment le sentiment que j’ai moi aussi, j’étais le plus jeune et je me retrouve le plus ancien, voilà.

Bien sûr, il faut surfer sur l’expérience de tout ce qu’on a fait et appris. Je crois vraiment en l’effet cumulé, donc, c’est-à-dire tout ce qu’on a appris, eh bien on l’a, c’est dans notre tête, on l’a, c’est quelque chose qui est en nous et qu’on nous enlèvera pas et il y a un effet cumulé, c’est-à-dire que les choses que… si j’apprends deux choses, eh bien je ne sais pas deux choses, j’en sais trois, parce qu’il y a cet effet de synergie, et 1 + 1, ça fait 2 en mathématiques, mais 1 + 1, ça fait 3 quand on apprend des choses, parce que ça se combine et plus ça va et plus on en sait en fait, tout simplement.

Donc, la clé, comme disait Steve Kaufmann, c’est l’état d’esprit. Je l’ai vu chez mon père également. Mon père disait « je suis encore un gamin dans ma tête ». Mon père s’est toujours senti jeune. Bien qu’il était plus en très bonne forme physique les dernières années de sa vie, il était, dans sa tête, c’était encore un gamin, comme il dit toujours, un enfant. Et ça, c’est une chose qu’on peut décider en fait.

Et ce qui m’inspire aujourd’hui, ce sont des personnes plus anciennes en fait. Moi, je m’inspire, j’en parle souvent d’eux, de Jim Rohn, de Warren Buffett, de John Wooden, qui était un écrivain… John Wooden, ce n’était pas un écrivain, c’était un entraîneur de basket aux États-Unis ; Warren Buffet, célèbre investisseur américain ; Jim Rohn, célèbre conférencier et écrivain ; Dale Carnegie, célèbre écrivain. Je m’intéresse surtout, je m’inspire surtout des gens qui ont l’expérience, des anciens.

Et c’est pour moi aussi une manière de dire que finalement ben quand on est un peu âgé ou quand on est un peu plus vieux, on a quand même des choses à apporter, on a des choses à enseigner. C’est aussi ce que Nassim Nicholas Taleb dit dans Antifragile, dans son livre, un des derniers livres qu’il a écrits, l’avant-dernier, je crois. Il dit en fait que lui se focalise sur les livres qui ont résisté à l’épreuve du temps. Donc, plus un livre est actuel, moins il est pertinent, parce que moins il a résisté à l’épreuve du temps. Et bien souvent, c’est vraiment des livres qui ont été écrits il y a 50, 60, 70, 80, 100 ans, qui sont les plus intéressants, parce que s’ils sont encore pertinents aujourd’hui, après avoir survécu si longtemps, c’est qu’ils étaient pertinents.

Donc, je pense que quand on vieillit, on peut encore apprendre énormément et on peut surtout apporter plus au monde. Donc, c’est ce qui me motive aussi à continuer d’apprendre pendant des décennies, pour essayer d’être le plus utile possible. Voilà ce que je voulais te dire aujourd’hui.

Merci du fond du cœur d’avoir passé ce moment avec moi. Je t’invite, si tu ne l’as pas fait, à suivre le cours gratuit de Français Authentique. Tu as un lien dans la description de cet épisode. C’est un cours qui regroupe sept règles pour parler français sans bloquer, que les plus fidèles connaissent, qu’on a remis à jour. Il existe depuis 2011, mais on l’a remis à jour en 2023, et il t’attend dans la description.

Merci de m’avoir suivi et à très bientôt ! Salut !