Le pouvoir du hasard

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Transcription de l’épisode :

Salut très chers amis et merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Avant de commencer… allez, je sais qu’on parle de développement personnel, mais je t’invite à suivre le premier lien dans la description pour suivre le cours gratuit de Français Authentique « 7 règles pour parler français sans bloquer ». Ce cours, même si tu l’as déjà vu, je t’invite à le revoir parce qu’il te donne ton mon système, toute ma méthode pour apprendre à parler français sans bloquer.

Aujourd’hui, je voudrais te parler d’une de mes réflexions, une réflexion qui m’est venue suite à une de mes lectures. Et ça m’a beaucoup touché, c’est un sujet qui me parle beaucoup. Et c’est un livre dont j’ai déjà parlé hein, il s’agit d’un livre de Jean d’Ormesson qui est Je dirai malgré tout que cette vie fut belle. J’ai cité cet ouvrage il y a deux semaines dans le podcast On n’est jamais trop âgé pour apprendre. Mais donc, ce livre, j’ai surligné plein de passages, comme d’habitude, et il y a un passage que j’ai beaucoup aimé dans lequel Jean d’Ormesson dit : « Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien ». Je vais répéter ça : « Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien ».

Et en fait, en disant ça, il reflète ou il réfléchit sur sa vie. Il dit qu’en fait il a l’impression que toutes les belles choses qui lui sont arrivées sont arrivées un peu par hasard sans que lui il soit pour rien, elles sont arrivées comme ça, il ne sait pas trop pourquoi.

Alors, déjà, c’est pour moi un grand signe d’humilité que de le reconnaître et ça raisonne énormément avec ma vie et avec ce que je pense, ça raisonne vraiment, je vais te dire pourquoi juste après, mais ça raisonne aussi avec des choses que j’ai lues et notamment un livre que je cite souvent, parce que je le trouve très… ouais, il m’a un peu poussé à réfléchir différemment, c’est Le hasard sauvage de Nassim Nicholas Taleb, qui disait en fait… ‘fin, c’est pas ce qu’il disait. Une des thèses de son livre, c’est que le hasard gouverne énormément nos vies et qu’en tant qu’être humain on essaie toujours de donner une explication rationnelle ou de dire « bon, c’était prévu, ce qui m’arrive ». Mais bien souvent, c’est le hasard en fait. Bien bien souvent, on explique a posteriori des choses, alors qu’en fait c’est le hasard qui gouverne le monde.

Alors, bien sûr, j’ai envie d’y ajouter une petite dimension spirituelle parce que je pense, personnellement, depuis peu, j’ai raconté dans ce podcast mon chemin, mais je pense que derrière le hasard il se cache quelqu’un, mais ça, à la limite, ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui. On peut parler de hasard, on peut parler de l’univers, on peut parler de la providence, on peut parler de Dieu, on peut parler de ce qu’on veut, mais il semblerait que les événements qui nous arrivent soient le fruit de quelque chose ou de quelqu’un.

Et moi, j’ai le même sentiment que lui. J’aurais pu écrire moi-même. Malheureusement, je n’ai pas le talent de Jean d’Ormesson, mais j’aurais très bien pu écrire ça. Il me semble parfois que les choses se sont faites presque toutes seules et que je n’y suis pour rien. Parce que si je reflète un peu sur ma vie, si je réfléchis à ce qui s’est passé, je m’aperçois que tout s’est enchaîné en fait naturellement. En français, on dirait d’une façon un peu familière « tout s’est bien goupillé ». Ça veut dire les choses se sont faites naturellement et la chose A qui m’arrive aujourd’hui, ‘fin qui m’est arrivée hier passe parfaitement avec la chose B qui m’arrive aujourd’hui. C’est quelque chose de naturel, d’harmonieux. Et en fait, tout ça, j’y suis, moi, vraiment pour rien en fait.

Quand je réfléchis à ma vie, je m’aperçois que les décisions majeures que j’ai prises naturellement, sans me prendre la tête, je les ai prises parfois même sans réfléchir, d’une façon naturelle, sans vraiment ou littéralement sans me passer des heures et des heures à chercher à trouver la meilleure solution possible ou à savoir si c’était la meilleure décision, eh bien elles se sont avérées être bonnes, ces décisions clés que j’ai prises, mais elles auraient pu être désastreuses, vraiment, si je m’étais trompé. Je vais te donner deux ou trois exemples qui me sont venus en tête, mais du coup ça me pousse à être chanceux, ‘fin à éprouver de la gratitude parce que je suis très chanceux.

La première chose qui me vient en tête, c’est ma femme Céline, que j’ai rencontrée, je pense, en 2000 ou 2001, et on est en couple depuis 2002. Donc, ça fait 22 ans aujourd’hui. J’ai passé plus de temps avec elle que sans elle dans ma vie et j’ai vraiment l’intention d’être avec elle jusqu’à la fin de nos jours à tous les deux. C’est une décision clé en fait, la personne avec laquelle on va rester, la personne avec laquelle on est en couple parce que, pour moi, il y a pas de vie heureuse, clairement, sans couple heureux. C’est impossible en fait.

Et Céline a été clairement une personne déterminante dans mon succès. Il y en a eu d’autres, mais ça a été une personne clé, probablement la personne la plus clé, même si c’est difficile d’avoir une hiérarchie puisque mes parents m’ont donné une éducation qui m’ont permis de réussir, etc. Mais elle a fait partie des personnes vraiment les plus clés.

Quand j’ai voulu faire mon stage ingénieur en région parisienne, elle m’a dit : « OK. On y va ensemble ». Quand, un an après, je lui ai dit : « Bon, j’ai une proposition de travail en Autriche », elle m’a dit : « OK. On y va ». Quand j’ai voulu créer Français Authentique, elle n’y croyait pas trop, mais jamais elle m’a freiné, elle était là : « OK. Oui, bonne idée. Vas-y ». Et pour tous les projets en fait que je peux mener, elle est là, elle me fait confiance, elle est avec moi, elle m’aide, elle m’accompagne, elle me soutient et elle est toujours là pour moi.

Et si j’avais, en 2002, pris une autre décision, si j’avais pas pris cette décision de me mettre en couple avec elle, ma vie serait très très probablement différente aujourd’hui. Et pourtant, c’est une décision que j’ai prise… alors, je ne dis pas au hasard, il y a eu l’amour, le coup de foudre, il y a eu tout ce qu’on veut, mais c’est pas quelque chose, ça pas a été une décision rationnelle que j’aurais prise après avoir réfléchi pendant des heures et des heures. Donc, c’est de la chance.

Pareil pour mes études, pour ma vie professionnelle. Je ne savais pas ce que je voulais faire, donc, au lycée, comme j’avais des bons résultats et que je ne savais pas quoi faire, j’ai fait un bac scientifique, ce qui est en France, en général, c’est ce qu’on recommande aux élèves qui ne savent pas quoi faire. Ensuite, je ne savais toujours pas quoi faire, vers quelles études m’orienter.

Donc, j’ai fait deux années de sciences de l’ingénieur, parce que ça me permettait d’être généraliste et de continuer à apprendre et à me garder plein de portes ouvertes en fait. Ensuite, j’ai étudié les matériaux, deux années de matériaux à l’université et deux années en école d’ingénieurs. J’ai fait un stage en métallurgie par hasard, j’ai adoré ça. J’ai ensuite fait un stage dans la métallurgie automobile, j’ai adoré ça. Et j’ai eu mon premier job dans la métallurgie, j’ai adoré ça. J’ai été ingénieur développement, j’aimais beaucoup. Et on m’a proposé un poste de chef de projet par hasard, j’ai dit oui par hasard, j’ai apprécié par hasard, même si je n’appréciais pas au final le monde de l’entreprise, mais ça c’est un autre sujet. J’ai eu beaucoup beaucoup de chance parce que tout s’est fait naturellement sans que je passe des heures et des heures à réfléchir.

Pour les enfants, c’est la même chose. On a fait des enfants parce que ça faisait partie d’un… c’était normal, ça faisait partie du processus, mais je me suis pas posé plein de questions comme le font certains de mes amis. Est-ce que je vais être un bon père ? Ma vie va changer. Qu’est-ce que je vais faire ? Comment je vais faire ? Ça a été naturel. Bon, encore une fois, j’ai eu beaucoup de chance d’avoir Céline parce que Céline connaît bien… ‘fin, s’y connaît énormément en éducation, etc. et ça m’a beaucoup aidé. Mais encore une fois, je me suis pas posé un million de questions. Et plutôt naturellement, jusqu’à présent en tout cas, je m’en suis plutôt bien sorti en fait.

Pareil pour Français Authentique, j’ai commencé en 2011, j’ai juste fait des podcasts, des vidéos, régulièrement. Pendant très très longtemps, je me focalisais pas sur la réussite, sur la compétition. Ce qui m’intéressait, c’était d’être utile et d’avoir quelques retours positifs qui me montraient que j’étais utile et que j’aidais les gens, tout simplement. J’avais pas besoin de plus. J’ai fait plein d’erreurs, bien sûr. Je me suis un peu dispersé à un moment, etc. j’ai fait des erreurs, mais ça ne m’a pas empêché ou ça n’a pas empêché Français Authentique de se développer et de bien fonctionner.  Et j’en vois plein qui se posent des dizaines de questions avant de monter un projet, qui procrastinent pendant des années et qui ne font rien. Moi, j’ai eu la chance de me dire « ben j’y vais » comme ça, progressivement.

Et tu vois, il y a plein d’autres exemples. J’aurai plein d’autres exemples de la chance que j’ai eue en agissant tout simplement, sans trop trop réfléchir. Ce qui paraît paradoxal au vu de ma personnalité, parce que je suis une personne de nature plutôt anxieuse, plutôt rationnelle, ou en tout cas c’est comme ça que je me perçois. Et pourtant, je m’aperçois que les décisions clés elles sont venues toutes seules en fait. Tu vois, j’ai juste agi. Comme dit la fameuse pub de la grande marque américaine, que je ne vais pas citer, « just do it », tu le fais et basta. Et voilà.

Aujourd’hui, je réfléchis plus qu’avant notamment quand je dois prendre des décisions majeures, même si elles auront probablement moins d’impact puisque, encore une fois, une des décisions les plus importantes de ma vie ça a été la femme que je choisis d’épouser, et pourtant, même si ces décisions-là ont moins d’impact, je réfléchis plus, probablement parce que je suis père de famille, donc, j’ai beaucoup plus de responsabilités, mais j’essaie de me souvenir de ça en fait. Des fois, je me dis : « Bon, hé, maintenant, ça y est, j’ai trop hésité, j’ai pesé le pour, j’ai pesé le contre, j’ai réfléchi, j’ai cherché la meilleure solution, arrête de tout reconsidérer, arrête de te dire que la décision est irréversible, pense à ce qui… ou fais ce qui te semble être le plus pertinent et fais-toi confiance. C’est probablement quelque chose de super important. Fais-toi confiance ».

Mon ancien chef, quand j’étais chef de projet en Autriche, Clemens, me disait… parce que je lui parlais parfois de ma chance, j’ai dit : « Waouh ! J’ai quand même eu de la chance. Tu vois, j’arrive. Au bout de 2 ans, on me propose une place de chef de projet, parce que j’avais cette double… parce que je parlais et français et allemand, et pour ce poste-là, c’était important ». J’ai eu beaucoup de chance et il me disait : « Mais en fait, t’as pas forcément de la chance. Tu aurais réussi n’importe où, tu aurais réussi dans n’importe quoi ». Voilà, c’est comme ça que lui voyait les choses, et c’est sympa de sa part.

Mais moi, ce que je pense surtout, c’est que même ça c’est une chance en fait. Est-ce qu’on réussit parce qu’on a de la chance ? Est-ce qu’on réussit parce qu’on a un talent particulier ? En fait, j’en sais rien, mais au final c’est la même chose, parce que si on a un talent particulier, imaginons que c’est un talent particulier qui nous fait réussir, imaginons, eh bien ce talent particulier, on l’a eu grâce à la chance. Donc, au final, je pense que ça nous amène à une énorme humilité. Il faut vraiment être humble, parce que quoi qu’il arrive, on a de la chance. On peut le voir de toutes les façons qu’on veut.

Et j’invite, tu sais, les gens qui ont un égo surdimensionné et qui se disent « oui, mais moi je suis plus intelligent que les autres, donc, je réussis, etc. » quand bien même ce serait vrai… bien souvent, ce n’est pas vrai, mais quand bien même ce serait vrai, le fait que tu sois intelligent, le fait que tu aies cette capacité à travailler plus que les autres, ben ça c’est de la chance, parce que tu es né avec ça et tu l’as eu soit via ta génétique, soit via autre chose, mais en tout cas c’est quelque chose que tu as en toi. Donc, je ne dis pas qu’il faut enlever tout le mérite, que le mérite n’existe pas, mais j’invite vraiment tout le monde à avoir une énorme humilité. On est maître de rien. Faisons notre mieux, travaillons dur, soyons humbles et surtout éprouvons de la gratitude, parce que je pense vraiment que le hasard a un pouvoir énorme sur nos vies.

Merci de m’avoir écouté aujourd’hui, les amis. J’espère que cet épisode t’a plu. Tu peux, dès maintenant, suivre le premier lien dans la description pour découvrir ou redécouvrir mon cours gratuit « 7 règles pour parler français sans bloquer ». Et je te dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Merci ! À bientôt ! Salut !