13 Fév Le nucléaire en France : histoire, présent et avenir (Café Avec Johan 2)
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Transcription de la vidéo :
Salut, chers amis ! Bienvenue dans ce deuxième épisode de Café Avec Johan. C’est un plaisir de vous recevoir aujourd’hui. Et dans le premier épisode, plusieurs m’ont dit : « oui, mais Johan, tu ne bois pas ton café ». Donc, aujourd’hui, je vais essayer de boire mon café pendant l’épisode. Pas sûr que ce soit super intéressant pour toi.
Un rappel très rapide du concept Café Avec Johan. Ce sont des vidéos un peu plus longues et un peu plus spontanées qui traitent de l’actualité ou de l’histoire française. Donc, l’idée, c’est vraiment de te donner un peu plus de détails, des choses un peu plus poussées. Le premier épisode a vraiment eu beaucoup de succès. Je vous en remercie. J’ai eu énormément de commentaires et c’était vraiment top. On a parlé de la politique française.
Et je te rappelle que cette chaîne est pour les non-natifs. Je suis là pour t’aider à apprendre le français, à améliorer ton français en utilisant une méthode d’apprentissage naturelle. Et l’idée, c’est que tu pratiques l’écoute avec moi. Je partage un certain nombre d’infos liées à l’actualité. Et toi, tu peux consommer ça comme un podcast sans stress. Donc, prends ton temps. T’es pas obligé de tout écouter en une fois. Tu prends ton temps et tu découvres du contenu qui, je l’espère, sera intéressant. Tu peux aussi télécharger la fiche PDF gratuitement dans la description, qui reprend… alors, c’est une fiche de synthèse… qui reprend tout ce qu’on va voir aujourd’hui.
On va parler aujourd’hui du nucléaire, le nucléaire en France. Ça m’a été suggéré en commentaire du premier Café Avec Johan. Donc, merci. On va se focaliser sur le nucléaire civil. Le nucléaire civil, c’est l’énergie nucléaire au service de la production d’énergie, d’électricité, alors que le nucléaire militaire, c’est vraiment pour faire des bombes atomiques. Donc, on va se focaliser sur le nucléaire civil.
C’est un vaste sujet, puisque c’est une grande force de la France d’avoir cette énergie nucléaire, c’est une fierté nationale, mais c’est vu par certains, à juste titre, comme un danger. Donc, l’idée dans cet épisode, c’est de parler du passé du nucléaire en France, comment il est apparu, pourquoi la France est une telle puissance nucléaire ou en tout cas produit autant d’énergie nucléaire. Ensuite, on va parler du présent, comment ça se passe aujourd’hui. On va voir que c’est assez compliqué pour la France. Et on parlera de l’avenir du nucléaire, qui reste incertain. Donc, tu vas voir, j’ai découvert quelques petits faits passionnants en préparant cet épisode pour toi. Donc, c’est une histoire que je trouve fascinante, pleine de rebondissements. Et à la fin, ce sera à toi de me dire, nucléaire, est-ce que c’est un danger ? Est-ce que c’est une solution pour la France ? Et bien sûr, je partagerai mon avis. Donc, reste bien jusqu’au bout. Encore une fois, même si tu écoutes cette vidéo sur deux, trois fois, il y a pas de soucis.
Donc, je vais commencer par te parler un petit peu de l’histoire du nucléaire en France, et tu vas voir que c’est une histoire qui est plutôt glorieuse. C’est une histoire plutôt glorieuse. Après la Seconde Guerre mondiale… En fait, c’est à la fois glorieux, une histoire glorieuse, mais ce que j’aime, moi, c’est que c’est le fruit d’une vision, c’est-à-dire que ça a été planifié, il y avait une volonté d’indépendance, une volonté d’ambition, et on a mis les moyens pour.
Donc, après la Seconde Guerre mondiale, la France, elle a voulu prouver que c’était une nation, ‘fin, une puissance à la fois scientifique et militaire. Avant la guerre, avant la Seconde Guerre mondiale, elle était en pointe sur la physique nucléaire, sur tous les sujets liés à la radioactivité, etc. il y a des grands savants français qui travaillaient sur le sujet. Mais pendant la guerre, forcément, c’était plus compliqué de faire des recherches, et la France a pris beaucoup de retard sur les États-Unis notamment, sur le Royaume-Uni aussi, mais surtout sur les États-Unis avec le projet Manhattan lancé en 1939. Les bombardements américains sur Hiroshima et Nagasaki en 1945, ils ont provoqué un choc dans le monde entier, et forcément, ça a aussi marqué les esprits en France. Donc, on a vu qu’on entrait dans une nouvelle ère.
Le général de Gaulle… je pense que je parlerai de lui dans un épisode de Café Avec Johan, parce que c’est quelqu’un qui avait pour le coup une vraie vision… il était chef du gouvernement provisoire et il a voulu assurer l’indépendance énergétique et stratégique, surtout, de son pays. Donc, pour lui, le nucléaire, à cette époque, c’était un instrument de puissance et il était hors de question que la France n’en soit pas dotée. Donc, il voulait que la France fasse partie de ceux qui maîtrisaient cette technologie.
Donc, dès 1945, il va demander la création du CEA, c’est le Commissariat à l’énergie atomique, donc, qui a été créé en 1945 et qui existe encore aujourd’hui, et il va lui donner deux missions. La première mission, ça va être de développer l’énergie nucléaire pour la production d’électricité. Donc, il y aura le premier réacteur français expérimental, qui s’appelle Zoé, en 1948, et le premier réacteur qui, lui, va produire de l’électricité, qui s’appelait Chinon A1, il va sortir ou il va être lancé en 1956. Donc, première mission, une mission de nucléaire qui sera civile, donc, pour la production d’électricité.
Deuxième mission du CEA, préparer les bases d’un programme nucléaire, d’armement nucléaire, donc, pour cette fois un usage, une utilisation militaire, et ça aboutira un peu plus tard, ce sera en 1960, après des essais dans le Sahara algérien. Donc, c’est pas le sujet de la vidéo hein, le nucléaire militaire. Donc, je vais pas m’étendre sur le sujet, mais on voit que bien souvent en fait, les deux vont ensemble. Donc, c’est rare d’avoir du nucléaire civil sans avoir de nucléaire militaire. Donc, on parlera du nucléaire militaire peut-être dans une autre vidéo. Si ça t’intéresse, dis-le en commentaire. Mais l’idée, c’est plus de se focaliser sur l’énergie nucléaire.
Donc, ça c’était le début, avec la création du CEA, le lancement des premiers réacteurs, mais l’essor du nucléaire en France, le fait que ce soit devenu ce que c’est devenu, eh bien ça va apparaître dans les années 70, grâce à ce qu’on a appelé le plan Messmer.
Je te donne le contexte. En 1973, il y a un grand choc pétrolier. Le prix du pétrole va quadrupler, donc, il va être multiplié par 4, et ça va provoquer un ralentissement économique énorme et beaucoup d’inflation dans le monde entier, mais en France en particulier. Et la France, à ce moment-là, s’est dit « il faut que nous réduisions notre dépendance au pétrole ».
Donc, un an plus tard, on était en 73, on passe en 74, la France, c’était rapide à l’époque. Un gros problème, on prend une décision massive. Et c’est souvent en fait lors des crises, parce qu’ici c’est une crise pétrolière, crise énergétique, que des grandes décisions sont prises. Donc, le gouvernement français, qui était présidé par Georges Pompidou et sous l’impulsion du Premier ministre Pierre Messmer justement, ils vont décider d’un plan radical pour réduire la dépendance au pétrole. Donc, le président, c’était Pompidou, et le Premier ministre, Pierre Messmer. Ils vont dire « on va remplacer les centrales thermiques qui fonctionnaient au charbon et au pétrole ». Donc, on utilisait du charbon et du pétrole pour créer de l’électricité. Eh bien, on va remplacer ça par des centrales nucléaires.
Donc, tu vois, ça décidait vite, ça mettait en place un plan long terme. Et malheureusement, j’en ai un peu parlé la semaine dernière lors du premier épisode de Café Avec Johan, les politiques actuels, ce que je leur reproche, c’est de ne pas avoir cette vision long terme, ils vont penser sur du court terme. Parce que ce plan, il va prévoir de construire 13 réacteurs nucléaires immédiatement et d’atteindre 80 réacteurs d’ici 1985. Alors, ils iront pas jusque-là. On aura environ 56 réacteurs de construits entre 1974 et 1990. Mais ça va former le plus grand parc nucléaire d’Europe. À cette époque, 75 % de l’électricité française venait du nucléaire. Donc, c’est un record mondial, trois quarts. 75 % de l’électricité française provenait du nucléaire. Donc, ça a donné au pays une grande indépendance énergétique et ça a été un atout.
Donc, ça c’était l’histoire du nucléaire. On va voir où nous en sommes aujourd’hui, parce que là, je t’ai parlé de la période qui allait jusqu’aux années 90. Dans toute histoire, il y a des défis, et le nucléaire français a rencontré deux grands défis. Le premier type de défi, ça touchait à des problèmes techniques et financiers, parce que forcément, on a construit beaucoup de centrales, ça a coûté très cher, mais ces centrales vieillissent. Donc, il faut mettre en place de la maintenance, il faut les entretenir et il faut les moderniser pour répondre aux dernières avancées technologiques.
Il y a eu, selon beaucoup d’experts, un manque d’investissement en France. Les centrales ont vieilli un peu trop vite, certaines, et on a perdu pas mal de compétences. On verra pourquoi juste après. De 2021 à 2023, on a eu une grande crise en France, puisque jusqu’à 32 réacteurs, 32 sur 56 ont eu des problèmes de corrosion ou ont dû être arrêtés pour maintenance. Donc, 32 réacteurs sur 56 étaient arrêtés, soit pour être réparés à cause de la corrosion, soit pour être inspectés, puisqu’on avait peur qu’il y ait des problèmes. Donc, la disponibilité du parc nucléaire est tombée à 50 % en 2022, et c’est mal tombé puisqu’il y a eu une crise énergétique suite à la guerre en Ukraine, donc, ça a mis la France sous tension.
Un autre problème technique, ça a été le retard du projet d’EPR. C’est un réacteur nouvelle génération, donc, qui est censé remplacer les anciens réacteurs en fait, c’est une nouvelle technologie, et on devait sortir une centrale à Flamanville, dans la Manche, en Normandie, avec cette technologie EPR, donc, plus sûre, plus puissante, et qui produit moins de déchets.
Cette centrale devait sortir en 2012. Tu as bien entendu, 2012. Et elle est sortie en 2024, donc, 12 ans de retard. Le coût initial prévu était de 3,3 milliards d’euros et le coût en 2024 s’élève à 19 milliards, donc, six fois plus, c’est énorme. Ça a créé beaucoup de problèmes, notamment une perte de crédibilité de la puissance nucléaire française à l’étranger, puisque cette technologie, on a voulu l’exporter en Angleterre, en Finlande, en Chine, et donc, ça a créé pas mal de problèmes. Donc, ça, c’est, tu vois, tout ce qui est défi un peu technique et financier.
Le deuxième type de défi qu’on a rencontré, ce sont des défis qui sont liés à l’opinion publique, à ceux qui sont contre le nucléaire. Et on pourra débattre à la fin, je te dirai ce que moi j’en pense, tu pourras me dire dans les commentaires si toi tu es plutôt pro-nucléaire ou contre le nucléaire. Mais on a eu des événements, comme l’accident de Tchernobyl en 1986, ou de Fukushima en 2011, qui a fait monter l’inquiétude chez les gens qui se disaient « attends, une centrale nucléaire, ça peut être très dangereux ». Et d’ailleurs, l’Allemagne a pris la décision, après 2011, l’accident de Fukushima, de fermer ses centrales nucléaires. Donc, ça, c’est un premier sujet, c’est le risque.
Le deuxième sujet, c’est que fait-on des déchets radioactifs ? Parce que les centrales nucléaires, elles produisent des déchets. Et ces déchets ou certains de ces déchets sont encore actifs pendant des milliers, voire des millions d’années. Donc, pour le moment, on stocke ces déchets à la surface de la Terre, mais c’est une solution qui peut être dangereuse, qui est coûteuse, puisqu’il faut surveiller ces déchets. Et on sait qu’à long terme, sur des décennies, ça va pas vraiment être tenable.
Une des solutions qui est envisagée, c’est un grand projet en France, le projet Cigéo à Bure. C’est un massif qui est à la fois sur les départements de la Meuse et de la Haute-Marne. Et l’idée, c’est d’enfouir ces déchets, qui sont très dangereux, à 500 mètres de profondeur, dans une couche d’argile stable pour empêcher que la radioactivité puisse fuir.
Donc, le problème, c’est que c’est très coûteux, c’est que c’est irréversible, ça veut dire si on les met là-bas, on ne pourra plus les enlever, et bien sûr, les gens qui habitent pas loin se disent « moi, j’ai pas vraiment envie ». Donc, ce projet est encore à l’étude, il est prévu pour 2040, mais il y a plein de réserves. Donc, la gestion des déchets, c’est un vrai enjeu du nucléaire et c’est un vrai problème, un vrai frein et un vrai argument pour ceux qui disent que le nucléaire en fait doit cesser. Il reste un espoir avec les derniers réacteurs de quatrième génération qui seraient capables de réutiliser les déchets. Donc, ça, ce serait le top, mais malheureusement, on n’en est pas là.
Donc, pourquoi je t’ai présenté ces différents défis ? C’est parce que tous ces challenges, qu’ils soient financiers, qu’ils soient techniques, qu’ils soient liés à l’opinion publique, ils ont conduit à des politiques très changeantes en France. Je te disais qu’avant, tu l’as vu avec le général de Gaulle, avec Pompidou, avec Messmer, il y avait une vision claire, c’était le nucléaire, c’est une clé pour la France. On en a besoin et on va continuer de l’utiliser.
Eh bien, ça a commencé à changer, notamment par la loi de 2015, sous François Hollande, qui a décidé de réduire la part du nucléaire à 50 % d’ici 2035. Donc, à l’époque, on était encore à 75 %. Depuis les années 90, on est à 75 % de l’énergie française qui vient du nucléaire. En 2015, Hollande et ses équipes ont décidé que ce serait 50 % en 2035. Donc, ça passait par, d’une part, le développement des énergies renouvelables, éoliennes, solaires, etc., et ça passait par la réduction de notre production nucléaire. Donc, ça, c’est très lié à des soutiens politiques, puisque François Hollande, pour se faire élire, avait besoin des voix des écologistes, du Parti des Verts, et donc, il a mis en place ce programme, qui a été repris par le candidat Macron en 2017 sur la même ligne et pour les mêmes raisons, des raisons électorales aussi.
Donc, il a maintenu cet objectif de réduction, passer de 75 % à 50 % d’énergie qui proviendrait du nucléaire. Il a décidé ou il promettait en 2017 qu’il n’y aurait pas de nouveaux réacteurs nucléaires et qu’on allait fermer la centrale de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française. Et ça, il a tenu sa promesse sur ce point-là, puisqu’elle a été fermée en 2020.
En 2022, il y a eu un virage énorme. C’est ce que beaucoup de gens reprochent au président Macron, en fait, c’est de changer d’avis énormément. On peut voir ça parfois comme une qualité, en se disant « si le contexte change, c’est normal de changer d’avis », mais d’autres voient ça comme un manque de vision et de clarté, finalement. Puisqu’il a été élu en 2017 en disant « on va réduire à 50 % », et en 2022, après tous les problèmes qu’il y a eu, dont j’ai parlé tout à l’heure, la réduction justement de la production nucléaire, la guerre en Ukraine qui a causé des gros problèmes énergétiques puisqu’on manquait de gaz, etc., eh bien Emmanuel Macron a décidé très rapidement qu’il y aurait six nouveaux réacteurs qui seraient construits d’ici à 2035 et huit autres qui seraient construits d’ici 2050.
Malheureusement, il y a des problèmes de budget. Je parlais dans mon dernier épisode de Café Avec Johan sur la politique du problème de la dette française. Mais ça reste un projet qui est mis en place. On a débloqué des fonds pour ça. Et pourtant, c’est un petit projet parce que, je te disais tout à l’heure, on a construit 56 réacteurs en 16 ans. Là, on veut en construire 14 en 28 ans. Ce sont en plus des plus petits réacteurs.
Donc, moi, je trouve plutôt dommage qu’on prenne des décisions long terme comme ça, qui engagent la vision de la France à la lumière des événements court terme, de l’actualité. Ça montre qu’on a moins de vision. Et c’est différent finalement que ce qu’on avait eu dans les années 70, même si la décision du plan Messmer a été prise suite à un événement d’actualité. Mais là, au moins, on l’a tenu pendant une vingtaine d’années. On n’a pas changé comme ça, en quelques années, notre fusil d’épaule.
Mais malgré tout, malgré tout ce qu’ont voulu faire les gouvernements Hollande, les partis écologistes, etc., aujourd’hui, 70 % de la production d’électricité en France provient du nucléaire. On n’a pas réussi à faire plus. Même si on a développé un peu l’éolien, on a développé les panneaux solaires, et on a beaucoup de barrages hydroélectriques en France, on n’arrive pas à descendre ce chiffre.
Alors, la question qui pourrait se poser, c’est : quel est l’avenir du nucléaire en France ? Et c’est une question que je t’invite à te poser, parce que le nucléaire, même s’il a fait la grandeur énergétique de la France, et même s’il est très utile à la France actuellement, eh bien il soulève des questions majeures sur son avenir.
Certains veulent qu’on le renforce, donc, qu’on investisse dans le nucléaire, qu’on développe de nouvelles technologies, des nouvelles centrales, le savoir-faire. On pourrait aussi vraiment développer d’autres projets en réutilisant les déchets nucléaires, comme je l’ai dit tout à l’heure. On travaille aussi sur la fusion nucléaire. Donc, là, c’est une autre technologie qui serait propre pour le coup, mais qu’on n’arrive pas encore à maîtriser.
Et d’autres préfèrent qu’on développe des alternatives et qu’on se passe du nucléaire, donc, qu’on investisse encore plus dans l’éolien, dans le solaire, dans les barrages, même si en France on en a déjà beaucoup, dans l’énergie des marées, puisque la France a beaucoup de côtes océaniques, donc, on pourrait investir encore plus dans les marées.
Mais le nucléaire, il présente des risques énormes ou en tout cas des avantages énormes et des risques dont nous avons parlé et qu’il ne faut pas négliger. La France en est aujourd’hui, comme on l’a dit, complètement dépendante et les besoins en électricité augmentent. Entre 1970 et 2020, la consommation d’électricité des Français a été multipliée par 2,5. Donc, finalement, on peut pas se passer de notre énergie principale alors que notre besoin en énergie augmente.
Donc, c’est ce que je te demande à toi. Quel est ton avis ? Est-ce que selon toi le nucléaire en France est un danger ou est-ce une solution ? Donc, tu peux me dire dès à présent ce que tu en penses en commentaire. Soit tu mets la vidéo sur pause, soit tu attends la fin. Mais moi, je vais te donner mon avis personnel sur le sujet.
Comme d’habitude, là on a pris le temps de parler des avantages, des inconvénients, des risques, donc c’est pas un sujet où on peut être tranché et dire « vive le nucléaire à gogo » ou « stop le nucléaire ». Je pense qu’aucune des positions n’est raisonnable. Mais à mon avis, quand je regarde ce que disent les experts sur les risques écologiques et notamment sur le climat, eh bien l’urgence écologique actuellement, c’est le réchauffement climatique, donc, c’est le dégagement de CO2 dans l’atmosphère. C’est ce qu’on nous dit en permanence. Et on voit déjà les premiers effets avec un certain nombre de catastrophes naturelles qui se sont produites un peu partout dans le monde.
Donc, je me dis, pourquoi se priver d’une énergie qui produit zéro CO2, parce que le nucléaire sur ce point-là est propre, une énergie, donc, qui produit zéro CO2, qui est bon marché, qui peut être produite en grande quantité sans attendre qu’il y ait du soleil, qu’il y ait du vent, etc. Pourquoi on devrait faire ça alors que l’urgence c’est justement de réduire le CO2 ? Donc, pour moi, les enjeux du nucléaire, ils sont plutôt long terme, c’est que fait-on des déchets ? Mais ce problème, il va apparaître dans plusieurs milliers d’années en principe. Donc, je pense vraiment, encore une fois c’est qu’un avis personnel, mais que d’ici là, on aura trouvé des solutions et on aura réussi à mettre en place des choses qui nous permettront de mieux maîtriser ces déchets.
Bien sûr, l’enjeu majeur, c’est d’avoir une sécurité draconienne sur la sécurité, donc, des mesures draconiennes, pardon, sur la sécurité, faire en sorte de bien prendre le temps de regarder comment fonctionne nos centrales, s’il y a pas des problèmes. Mais à mon avis, on maîtrise ça en France. La preuve, on a arrêté en 2021 à 2023 plein de centrales pour les inspecter, parce qu’on avait vu, dans quelques centrales, il y avait des problèmes de corrosion. On a dit « OK, si on a ça dans cette centrale, c’est dangereux, on va la réparer, mais on va regarder dans toutes les autres centrales de France, si on n’a pas le même problème ». Donc, ça, ça me montre qu’on maîtrise la sécurité.
Donc, sur le court terme, je suis personnellement pour l’investissement dans le nucléaire et pour qu’on continue de développer cette énergie. Bien sûr, encore une fois, c’est un avis personnel, et ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas continuer d’investir dans le reste, parce que la solution passera forcément par un mélange et par une diversification entre de l’investissement dans les nouvelles technologies du nucléaire, dans les renouvelables évidemment, et dans les innovations techniques. Je voudrais faire… Par exemple, rouler les voitures à l’hydrogène, un jour ou l’autre, il y a plein d’innovations techniques qui pourront venir renforcer tout ça en fait.
Mais je ne vois pas personnellement, d’une façon réaliste, comment on pourrait à court terme faire rouler toutes les voitures électriques qu’on veut faire rouler, parce que l’Union européenne a quand même décidé qu’aucune voiture avec un moteur thermique pourrait être vendue après 2035. C’est dans 10 ans, c’est demain. Donc, comment on va faire pour faire rouler ces voitures ? Le besoin d’énergie électrique est énorme, aussi bien pour ces voitures que pour tous nos appareils électroniques. Comment on va faire si on n’a pas le nucléaire ? J’ai vraiment du mal à comprendre comment on pourrait faire, surtout en France, à court terme.
La solution, à mon avis, c’est pas de rallumer les centrales à charbon, comme le fait la Chine, comme le fait beaucoup l’Allemagne, qui a un manque d’énergie, puisqu’ils arrêtent leurs centrales nucléaires. La France a d’ailleurs, je crois que c’est en 2024, redémarré des centrales à charbon, alors qu’on les avait arrêtées complètement. Et là, pour le coup, ça voudrait dire qu’on produit du CO2 et, donc, on dégrade la situation environnementale la plus urgente à court terme pour éviter un problème qui pourrait avoir lieu dans quelques milliers d’années.
Donc, voilà, c’était mon avis, et j’ai hâte de lire le tien. On n’est pas obligé d’être d’accord dans les commentaires, donc, argumente, dis-moi si tu es anti-nucléaire, pourquoi tu l’es, et ça m’intéresse vraiment de le savoir.
N’oublie pas de télécharger aussi ta fiche PDF ou ta fiche de synthèse qui reprend un peu toutes les infos qu’on a vues aujourd’hui, avec les dates clés. Je pense que c’est assez intéressant pour toi. Et dis-moi si tu apprécies ce format de vidéo Café Avec Johan et si je dois continuer. On est encore à l’état de test, c’était la vidéo 2. Il y aura au minimum encore une vidéo 3, puisque j’ai envie de parler dans quelques semaines de la cathédrale Notre-Dame de Paris, son histoire, l’incendie de 2019, je crois, et sa reconstruction. Donc, ça, ce sera dans un Café Avec Johan épisode 3, mais dis-moi d’ores et déjà en commentaire si ça t’a plu.
Je te dis merci d’avoir suivi cette vidéo jusqu’au bout. Prends ton temps, tu peux la regarder plusieurs fois si tu veux, tu peux la regarder en plusieurs fois, pas de stress évidemment. Tu peux laisser un petit « j’aime » à cette vidéo, ça fait toujours plaisir, la partager avec tes amis si tu penses que ça peut les aider, si ce format de podcast peut les aider à améliorer leur français, à consommer du contenu authentique en français. Et puis tu peux t’abonner à notre chaîne, tout simplement, pour découvrir toutes les prochaines vidéos, et n’oublie pas d’activer les notifications.
Merci de m’avoir suivi aujourd’hui pour ce deuxième épisode de Café Avec Johan. À très bientôt. Salut !