10 Déc Le cancre / Explication d’un poème de Jacques Prévert
Dans l’épisode d’aujourd’hui, je vous explique le sens de l’expression “Le cancre / Explication d’un poème de Jacques Prévert”
Ressource(s) évoquée(s) dans l’épisode :
J’attends vos avis sur Facebook : cliquez ici.
(Faites un clic droit sur ce lien pour enregistrer le fichier MP3)
(Faites un clic droit sur ce lien pour enregistrer le fichier PDF)
Transcription de l’épisode :
Salut ! Merci de me rejoindre pour ce nouvel épisode du podcast de Français Authentique. On commence rapidement par l’actualité de Français Authentique. Je vous en parle beaucoup, je travaille sur un nouveau site pour vous aider à trouver plus facilement ce qui vous aide, ce que vous aimez. Le site, il a déjà plus de deux ans et demi et il y a plein de nouveaux produits, plein de nouvelles choses qui sont arrivées, plein de nouveaux contenus et vous êtes très nombreux à m’écrire : « Johan, je cherche ça ; Johan, je cherche ça. » et toutes les infos sont déjà [là]. Le site, en fait, ce que je veux, c’est qu’il soit meilleur pour vous : meilleur contenu, plus de clarté et qu’il soit plus beau, qu’il ait un meilleur design. Donc, je travaille beaucoup à ça en ce moment, je cherche à innover pour le site. J’ai deux-trois idées, deux-trois surprises, mais si vous avez des idées de votre côté, n’hésitez pas à me les suggérer par mail ou sur Facebook.
Et je cherche aussi souvent à innover via mon contenu. J’en profite pour faire un petit clin d’œil à mon ami Fernanda, une grande grande fidèle de Français Authentique. Oui, tu le sais, j’innove ou j’essaye d’innover et parfois, c’est un peu risqué parce que je sais très bien, maintenant avec le temps, quel type de contenu vous préférez, mais j’essaye de faire des nouvelles choses pour tester, pour vous aider. Donc, ça m’intéresse et j’espère vous aider via le nouveau site et via du nouveau contenu. Et aujourd’hui, ce que je voulais faire, j’ai pris un livre avec moi et je voudrais innover un peu. Dans une vidéo de Français Authentique, je vous avais parlé d’un poème de Jacques Prévert qui s’appelait Déjeuner du matin – vous pouvez retrouver la vidéo sur YouTube – et elle a plu à beaucoup de monde, cette vidéo et je me suis dit qu’aujourd’hui, je pourrais vous expliquer, vous lire un autre poème et vous expliquer le sens de certains mots et le sens global de ce poème. J’ai encore choisi encore une fois Jacques Prévert parce que j’aime ses poésies et je pense qu’elles sont accessibles pour vous. En ce moment, je lis Baudelaire, mais c’est un peu plus compliqué. Je ferai peut-être une vidéo sur Charles Baudelaire qui était aussi un poète français d’une autre époque, mais c’est un vocabulaire beaucoup plus complexe alors que l’avantage de Prévert, c’est que dans certains poèmes, notamment celui que j’avais choisi dans la vidéo Déjeuner du matin et celui d’aujourd’hui, Le cancre, c’est du vocabulaire que vous pouvez comprendre.
Pour ceux qui n’ont pas vu la vidéo, Jacques Prévert, c’est un poète français qui a vécu entre 1900 et 1977 et qui est très très célèbre en France grâce à ses poésies justement qu’on pourrait qualifier de populaires parce qu’il n’emploie pas toujours un vocabulaire toujours très complexe et il utilise les jeux de mots – Il n’y en a pas vraiment dans Le cancre mais il y en avait pas mal dans le Le déjeuner du matin – c’est-à-dire qu’il joue avec le sens des mots pour faire passer des messages. Là, je vais vous lire un poème qui a été publié dans le recueil Paroles (qui est le livre que vous voyez dans la vidéo dans laquelle je parlais de Déjeuner du matin) et ce recueil – je ne sais pas combien il y a de poèmes – il y a un certain nombre de poèmes qui sont intéressants et je vais vous en lire un et ensuite, on regardera aux différents mots que je voulais vous expliquer. Je vais vous lire ce poème.
Il dit non avec la tête,
Mais il dit oui avec le cœur.
Il dit oui à ceux qui l’aiment.
Il dit non au professeur,
Il est debout,
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout,
Les chiffres et les mots,
Les dates et les noms,
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître,
Sous les huées des enfants prodiges,
Avec les craies de toutes les couleurs,
Sur le tableau noir du malheur,
Il dessine le visage du bonheur.
Vous voyez ? Relativement court, relativement simple à comprendre, mais pourtant très très puissant et avec différents messages dont on va parler après. Un petit tour de vocabulaire, je vais juste vous expliquer 5-6 mots.
Le premier, c’est le mot « cancre ». Un cancre, c’est un mauvais élève. Quand on dit « le cancre de la classe », c’est l’élève qui s’en moque, qui ne fait jamais ses devoirs, qui ne travaille pas et qui s’en moque, qui est un mauvais élève. Dans la cinquième ligne, il disait : « On le questionne. » « Questionner » ça veut dire poser des questions. Donc, si je vous questionne sur ce que vous avez fait ce week-end, je vous demande ce que vous avez fait ce week-end. Ensuite, on parle des problèmes qui sont posés. Eh oui, le verbe « poser », il a plein de sens dont celui-là. Quand on dit : « On pose un problème. », eh bien, ça veut dire qu’on réfléchit à un problème, on essaye de trouver une solution à un problème. Ou alors, un problème vient à nous, on dit que c’est un problème qui nous est posé.
Après, il y a le fou rire. On en a déjà parlé. Le fou rire, c’est quand vous riez tellement fort et de façon tellement profonde que vous n’arrivez plus à vous arrêter. Parfois, on retrouve ça à la télévision ; vous savez, quand des personnes se font des blagues entre elles et rigolent, rigolent, rigolent ; elles se disent : « Il faut que j’arrête de rire parce qu’il y a la caméra qui tourne et les gens me regardent ! », mais elles continuent à rire. Ça, c’est avoir un fou rire comme le cancre dans la salle de classe.
Ensuite, on parle des phrases et des pièges. Un piège – il y a différents sens – mais ici, c’est quand on vous pose une question et on sait qu’il y a une erreur que vous allez certainement faire, il y a une erreur que beaucoup de monde fait, mais on veut voir si vous, vous allez la faire et ça, cette erreur que tout le monde fait, c’est un piège. On appelle ça une question piège, une question à laquelle beaucoup de monde se trompe.
Le mot suivant, c’est le mot « huer ». Huer, ça veut dire – vous avez ça dans les stades de foot – vous faites ouhhhh ; c’est être négatif, c’est se moquer de quelqu’un ou crier pour lui montrer soit que vous ne l’aimez pas soit pour le déstabiliser. Et ici ceux qui huent dans la classe, ce sont ceux qu’il appelle les enfants prodiges. Un prodige, c’est quelqu’un de très très doué. C’est un mot très fort. Par exemple, on dit que Mozart, c’était un prodige du piano. Donc, les enfants prodiges, c’est utilisé de façon exagérée pour dire les enfants exceptionnels, les enfants qui sont très très forts. C’est vraiment tout le contraire du cancre ici. Vous avez le cancre qui a un côté qui est nul et les enfants prodiges qui sont exceptionnels.
Et le dernier mot que j’ai choisi, c’est le mot « craies ». Je vous mettrai peut-être une image du poème en lien en-dessous. Les craies, c’est ce qu’on utilise pour écrire sur un tableau. Aujourd’hui, on écrit sur des tableaux avec des feutres, mais avant, on écrivait avec de la craie et la craie, c’est ce qu’on récupère au niveau de pierres de carrières et on les utilise pour écrire sur un tableau.
Voilà un petit peu pour le poème. L’explication globale, c’est que le cancre, on voit qu’il n’aime pas l’école, il déteste ça, mais que malgré ça, il est heureux, il rit, il éclate de rire, il a des fous rires et il rit malgré les moqueries de ses camarades et ceux qu’il appelle les enfants prodiges. En disant « enfants prodiges », il exagère, à mon avis, pour montrer les enfants bien élevés qui font tout ce qu’il faut faire, etc. et il rit aussi malgré les menaces du maître surtout qu’à l’époque en 1946, il y avait beaucoup de discipline et les maîtres étaient beaucoup plus sévères qu’aujourd’hui. Il y avait des menaces, mais malgré tout ça, il était heureux. Ça, c’est un message global que j’aime bien. Il y a un cancre, il n’aime pas l’école, mais il est heureux quand même et il est libre parce qu’il fait ce qu’il veut malgré les risques de punitions, de moquerie, d’exclusion ; il écrit, il fait un bonhomme qui sourit au tableau, etc. Donc, il est heureux, il est libre même s’il n’aime pas l’école. Et ce qu’on peut voir – c’est ce que j’aime dans les poésies – c’est déjà une critique des méthodes d’enseignement qui semblent ne pas être adaptées à tout le monde et le cancre, il est exclu du système et une critique contre les élites et les enfants prodiges, ce qu’on appelle les fayots (les enfants qui veulent faire bien vis-à-vis du maître) et qui huent ce pauvre cancre. Moi, je vois une critique des méthodes d’enseignement traditionnelles de l’époque et des élites et des fayots. Mais ce qui m’intéresserait, c’est d’avoir votre avis déjà sur cette petite innovation ; est-ce que ça vous a plu ? Est-ce que vous souhaiteriez avoir d’autres podcasts de ce type-là ? Et que vous inspire ce poème ? Quel est votre avis ? Est-ce qu’il y a un autre message caché dont je n’ai pas parlé ? Votre avis m’intéresse toujours et si tout ça vous plaît, allez jeter un petit coup d’œil à la vidéo sur YouTube, Jacques Prévert, Déjeuner du matin, je mettrai aussi un lien dans la description. Profitez-en pour vous abonner à la chaîne YouTube, il va y avoir pas mal de surprises qui arrivent.
Merci de m’avoir écouté et je vous souhaite à tous un bon dimanche et une bonne semaine.
Salut !