27 Nov Elle est inatteignable, mais je la vise
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Transcription de l’épisode :
Salut, très chers amis ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Marchez Avec Johan. C’est un véritable plaisir de te voir aujourd’hui, de t’avoir avec moi pour cette petite balade, pour ma petite promenade.
Et aujourd’hui, on va parler développement personnel, et en particulier… Je te l’avais dit la semaine dernière, à la fin de l’épisode sur l’apprentissage, on a parlé la semaine dernière d’apprentissage et du fait que la seule chose qu’on sait, c’est qu’on ne sait rien. Donc, si ça t’intéresse, tu peux revoir ou réécouter cet épisode. Je te disais qu’aujourd’hui nous parlerons de s’améliorer moralement. Mais bien sûr, ça peut être… ce dont on va parler, ce que je vais partager avec toi, ça peut être étendu à d’autres domaines.
L’idée centrale de cet épisode, c’est que devenir un être moral, quelqu’un qui a une grande moralité… La moralité, si on la définit très très simplement et d’une façon très résumée, la moralité, eh bien c’est tout simplement le fait de faire des choses biens. On va le dire d’une façon très résumée : la moralité, c’est faire des choses biens. Et on sait tous ce qui est bien et ce qui est pas bien. Le bien et le mal, on le connaît, seulement, souvent, on n’agit pas… même si on sait ce qui est bien, on n’agit pas bien. Ça, c’est un autre débat.
Et donc, si on cherche à devenir toujours plus moral, ça prend beaucoup de temps parce que, malheureusement, ça nécessite de viser la perfection, de chercher la perfection. Et bien sûr, cette perfection, elle est impossible à atteindre. C’est quelque chose dont les stoïciens parlaient beaucoup, les philosophes stoïciens, et c’est quelque chose qui est très présent également dans le christianisme, cette religion et cette philosophie nous enseignent qu’on ne pourra jamais atteindre la perfection morale, mais par contre elles nous enseignent qu’on doit la chercher, malgré tout, on doit la viser.
Et il y a ici un grand risque d’abandon quand on recherche la perfection morale parce qu’on voit peu les progrès, c’est ça le risque et c’est là où j’aimerais aujourd’hui attirer ton attention. Quand on progresse moralement, malheureusement, on voit peu les progrès. Quand on fait des exercices physiques par exemple, si tu te mets à courir, eh bien tu vas voir tes progrès parce que tu vas voir que tu cours de plus en plus vite. Si tu commences à mesurer le temps qu’il te faut pour courir pendant une heure par exemple, eh bien tu vas t’apercevoir que tu vas de plus en plus vite, donc, tu vas voir tes progrès, tu vas largement les voir, les suivre, les comprendre et tu vas voir que plus ça va, plus tu progresses, plus tu cours vite.
Mais pour la moralité, c’est différent, parce que plus on progresse, plus on devient moral, plus nos standards moraux s’élèvent. Qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire plus nos attentes, notre volonté d’être quelqu’un de moral va devenir plus fort. Donc, plus on est moral et plus on a envie d’être moral et plus on se rend compte qu’on est loin d’être parfait, qu’on est loin d’être un être vraiment moral. Donc, c’est ça en fait la difficulté et la différence par rapport à la course par exemple ou à des améliorations physiques. Plus on est moral, plus on s’aperçoit qu’on est loin d’être parfait.
Par exemple, quelqu’un qui s’énerve tous les jours, il s’en rend plus compte en fait. Donc, il se rend pas compte de son imperfection, c’est normal pour lui, c’est quelqu’un qui s’énerve, point, c’est comme ça. Par contre, quelqu’un qui ne s’énerve presque jamais mais qui, je sais pas, une fois tous les trois mois à peu près, va s’énerver, ben lui, il va s’en rendre compte et il va le regretter et il va se sentir très mal. Donc, on se sent plus mal quand on fait peu d’actes immoraux que quand on en fait beaucoup. C’est ça qu’il faut retenir.
Ça peut paraître paradoxal, mais en fait c’est pas le cas, c’est-à-dire que plus on progresse et plus nos attentes sont élevées, plus on a du mal à accepter nos erreurs, à accepter nos déviances. Et plus on est proche de la vérité, plus on progresse moralement, eh bien plus on voit qu’on doit progresser. Plus on a progressé, plus on voit qu’on doit encore progresser.
Donc, la seule chose à faire quand on développe sa moralité justement, ses aspects moraux, eh bien c’est d’être plus exigeant avec nous-même mais aussi d’être plus tolérant avec les autres, parce que c’est pas de leur faute finalement. En tout cas, on pourrait débattre de ce point. Mais l’idée, c’est de se dire que ce n’est pas de leur faute. C’est pas de leur faute parce qu’ils se rendent pas compte.
Il y a dans la Bible un passage comme celui-là hein, qui est très célèbre, dans lequel en fait… je crois que c’est quand Jésus est sur la croix ou est sur le point d’être crucifié et où il dit : « Mon Père, pardonne-les, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Eh bien, c’est cette idée-là en fait, c’est cette idée-là de dire qu’ils sont tellement immoraux que c’est pas de leur faute et qu’il faut avoir de la compassion pour eux. Donc, quand on a compris ça, sur tous ces aspects liés à la moralité, eh bien ça nous pousse à être plus exigeant avec nous-même et plus tolérant avec les autres.
C’est un petit peu… tu sais, c’est très proche de ce qu’on disait la semaine dernière quand on parlait d’apprentissage et que je te disais finalement que plus on sait, plus on se rend compte qu’il y a des choses qu’on ne sait pas, donc, moins on sait. Eh bien ici, c’est la même chose. Plus on est moral et plus on s’aperçoit qu’il y a des choses qu’on fait qui sont immorales, et donc, plus on voit qu’on doit progresser. C’est un petit peu la même idée, finalement.
Et tout ça, c’est contre-intuitif hein, je l’entends bien, et ça peut aussi conduire au découragement. C’est pour ça qu’il faut en avoir conscience, c’est pour ça que je te dis ça aujourd’hui. C’est pas pour te décourager, au contraire, c’est pour te mettre en garde.
Et Sénèque, le très célèbre philosophe stoïcien, disait ou il a dit dans un de ses écrits : « Il n’est pas d’homme plus malheureux que celui qui n’a jamais été traversé par l’idée de son imperfection ». Donc, je peux répéter ça : « Il n’est pas d’homme plus malheureux que celui qui n’a jamais été traversé par l’idée de son imperfection ». Donc, il faut pas perdre confiance même si tu t’aperçois que tu n’es pas aussi moral que tu aimerais l’être. Le fait de s’en apercevoir, c’est déjà une première victoire en fait.
Et en signe d’encouragement, je peux te citer une chose que j’ai lue chez C.S. Lewis, qui était écrivain et théologien britannique, dont le livre Mere Christianity m’a beaucoup plu, et il dit qu’en fait le bien et le mal, donc, les deux hein, ce qui est bien et ce qui est mal, ça augmente avec des intérêts composés, parce qu’une toute petite bonne action elle peut avoir d’énormes conséquences dans quelques mois.
Par exemple, je sais pas, si tu décides de marcher 5 minutes aujourd’hui et tu te dis : « Tiens, je vais le faire tous les jours », alors que d’habitude, tu marches jamais, tu es sédentaire total, ou si tu décides par exemple de lire une page d’un livre alors que tu n’as jamais lu, eh bien tout ça, ça peut avoir un impact énorme sur ton futur. Donc, une toute petite action positive peut avoir un résultat énorme, ‘fin de t’apporter un résultat énorme. C’est ce qu’on appelle l’esprit kaizen hein, une accumulation de petites améliorations quotidiennes qui s’additionnent et qui, dans quelque temps, amènent une énorme amélioration. Donc, c’est ce que je préconise pour l’apprentissage du français et c’est ce qui fonctionne aussi dans tous les domaines liés au développement.
Mais le contraire fonctionne aussi en fait. Une toute petite mauvaise action aujourd’hui peut avoir d’énormes conséquences négatives dans le futur. Par exemple, fumer une cigarette aujourd’hui, c’est pas trop grave en soi, ça va pas te tuer. Par contre, ça peut créer une addiction ou ça peut être le point de départ d’une addiction que tu auras toute ta vie, et là, ça devient quelque chose de très très mal.
Donc, cette idée de C.S. Lewis est vraiment de voir les bons actes moraux que l’on fait, eh bien de les voir comme étant significatifs, et même chose pour les actes immoraux, les voir comme étant significatifs, et essayer de multiplier les uns et de réduire les autres, tout simplement.
Donc, vois le chemin, parce qu’on parlait de moralité et de perfection. La perfection, on l’atteindra pas. Donc, on le sait déjà. C’est pour ça qu’il est important de ne pas se décourager et de voir le chemin comme étant une récompense, ne pas se focaliser sur la destination mais sur le chemin. Alors, c’est une approche très bouddhiste, mais il y a plein d’exemples qui peuvent nous aider à comprendre ça.
Par exemple, si tu dois monter, tu dois gravir une montagne, eh bien t’es pas là tout le long à te dire : « Oh la la, vivement, je suis en haut, j’ai hâte d’être en haut pour voir la vue ». Non, tu peux d’ores et déjà tout le long du chemin te dire : « Waouh, c’est beau là-bas quand même, regarde. Je vois de plus en plus » et tu peux profiter tout au long du chemin.
De la même manière, si tu fais un voyage en bateau, eh bien tu peux te dire : « Ah, vivement que j’arrive là-bas à ma destination », mais tu peux aussi te dire, et c’est ce que je te recommande de faire : « Bah en fait, c’est sympa de faire ce petit voyage, d’être sur l’eau dans mon bateau », et donc, te focaliser un maximum sur le chemin, le voyage et non pas sur la destination, parce que si tu te focalises sur la destination, en l’occurrence ici que tu n’atteindras jamais, qui est la perfection morale, eh bien tu vas être déçu. Donc, focalise-toi plutôt sur le fait de devenir meilleur au quotidien, sur le voyage, et tout ira bien. Garde en tête que c’est un marathon et non pas un sprint. Donc, ça sert à rien d’essayer de se dépêcher.
Avant de conclure, je voudrais partager avec toi une chose que j’ai lue chez Benjamin Franklin, très célèbre inventeur américain, homme politique, etc. ‘fin, il a fait beaucoup de choses. Et apparemment, il avait, lui, mis en place un système où il avait choisi 13 vertus qu’il avait envie de développer et il traquait ses échecs sur un calendrier en se focalisant sur une vertu par semaine. Donc, c’est-à-dire il disait : « Bon, ben cette semaine, ça va être, je sais pas, la discipline », et donc, il se focalisait sur cette vertu pendant toute la semaine, et il avait un calendrier sur lequel il traquait ça.
Donc, j’ai bien envie de mettre en place un exercice comme celui-là pour moi, définir un certain nombre de vertus et me focaliser sur une vertu par semaine aussi bien d’un point de vue peut-être développement personnel moral, mais ça peut aussi être du développement personnel physique ou autre, peu importe. En tout cas, je trouve ça inspirant et je voulais partager cet exercice avec toi. Évidemment, je t’en reparlerai quand je l’aurai testé moi-même.
D’ici là, je t’invite bien sûr à t’abonner au podcast et à joindre, si tu ne l’as pas encore fait, le cours gratuit de Français Authentique. On te met un lien dans la description, comme d’habitude. Le cours a été refait complètement l’année dernière, en 2023. Et je t’invite à utiliser l’esprit kaizen dont on a parlé aujourd’hui, c’est-à-dire à chercher des petites améliorations continues. Et pour ça, je t’invite à suivre mon cours, qui te donnera toutes les astuces, toutes les clés pour enfin parler français sans bloquer.
Merci d’avoir passé ce moment avec moi et je te dis à très très bientôt pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Salut !