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Différences entre l'oral et l'écrit en français

Quelles sont les différences entre l’oral et l’écrit en français ?

Tu as appris « je ne sais pas » en cours de français. Pourtant, tu entends les Français dire « chais pas ». Pourquoi ? C’est parce que les francophones ne s’expriment pas de la même manière à l’écrit qu’à l’oral. Résultat : tu te sens perdu, car ce n’est pas ce qu’on t’a enseigné. Mais rassure-toi, dans cet article, on va explorer les 10 principales différences qu’il peut y avoir entre le français parlé et écrit. Le but ? T’aider à mieux comprendre les locuteurs natifs quand ils parlent dans la vie quotidienne !

P.S. : Un quiz t’attend à la fin de la leçon !

1. Langage soutenu VS Langage familier

La plus grande différence entre l’oral et l’écrit est le registre de langue utilisé. À l’écrit, on privilégie le registre courant et soutenu. À l’oral, on emploie davantage un langage familier.

Pour rappel, le langage soutenu est caractérisé par des phrases complexes et du vocabulaire avancé. Le langage courant, c’est celui qu’on entend dans la vie tous les jours, à la télé, à la radio, etc. Et puis, entre amis, en famille, on emploie le langage familier.

Par exemple, « nourriture » fait partie du langage courant, tandis que « bouffe » est une expression familière.

Voici quelques termes du langage courant et leur équivalent dans le langage familier :

  • argent >< thune, fric
  • voiture >< bagnole, caisse
  • aimer >< kiffer
  • travailler >< bosser
  • manger >< bouffer

Cette différence de vocabulaire s’applique aussi aux connecteurs logiques. Voici des tournures du français parlé et écrit :

  • en plus >< de plus
  • en tout cas >< quoi qu’il en soit
  • quand même >< néanmoins
  • comme ça >< ainsi
  • comme quoi >< autrement dit
  • et puis >< qui plus est
  • ça >< cela

Il est important de savoir utiliser ces mots au bon moment. Par exemple, tu ne parleras jamais de « thune » devant ton employeur, car cette expression appartient au registre familier. Il serait choqué si tu lui parlais ainsi !

2. Nous VS On

En français écrit, pour parler à la 1re personne du singulier, on emploie le pronom « nous ». À l’oral, on a tendance à dire « on » par facilité. En effet, le verbe à la 3e personne du singulier est plus facile à conjuguer. Eh oui, on est des fainéants, même dans notre manière de parler !

Exemple : Nous allons en France chaque été (écrit) → On va en France chaque été (oral)

C’est quand même plus simple de dire « on va » que « nous allons », pas vrai ?

3. Formes longues VS Abréviations

L’abréviation est le fait de réduire un mot en supprimant une ou deux syllabes. Par exemple, l’abréviation de « restaurant » est « resto ». On a supprimé la syllabe « rant ». Ces formes courtes sont associées au registre familier et au français parlé.

Les Français adorent réduire les longs mots pour parler plus vite. Voici quelques abréviations classiques :

  • cinéma → ciné
  • appartement → appart
  • ordinateur → ordi
  • professeur → prof

4. Ordre des mots pour poser une question

Poser des questions de façon naturelle en français

Il y a 3 façons de poser une question en français :

  • Inversion sujet-verbe : As-tu de l’eau ?
  • Phrase normale + intonation montante : Tu as de l’eau ? (↗)
  • Est-ce que + phrase normale : Est-ce que tu as de l’eau ?

En cours de français, on t’a appris que pour poser une question, il faut inverser le sujet et le verbe. Eh bien, ça fonctionne à l’écrit, mais à l’oral, presque personne ne le fait.

En français parlé, on ne fait pas d’inversion. On garde la même structure qu’une phrase affirmative : sujet + verbe + complément. La seule différence avec l’écrit, c’est qu’on monte le ton (↗). Sinon, on utilise parfois la construction « est-ce que », même si ça alourdit la phrase.

Par exemple, « Quand est-il arrivé ? » se dira « Il est arrivé quand ? » ou « Est-elle gentille ? » se prononcera « Est-ce qu’elle est gentille ? »

5. Absence du « ne » de négation

À l’expression orale, la particule « ne » de la négation disparaît.

On écrit « Il n’aime pas », mais on dit « Il aime pas ». Même chose pour « Il n’est jamais d’accord ». À l’oral, ça devient : « Il est jamais d’accord ».

6. Suppression du pronom impersonnel « il »

À l’oral, surtout dans le registre familier, on supprime le pronom impersonnel « il » dans les expressions « il faut », « il fait » et « il y a ». Voici quelques exemples en français écrit et parlé :

  • Il faut faire attention → Faut faire attention
  • Il fait trop chaud ici → Fait trop chaud ici
  • Il y a de la neige ! → Y a de la neige !

7. Ajout de tics de langage

L’une des différences entre le français parlé et écrit réside dans le type de communication.

Contrairement à la langue écrite, la communication orale est spontanée, interactive et instantanée. Cela signifie qu’on a peu de temps pour réfléchir.

Pour avoir le temps de penser à une réponse, on utilise des petits mots de remplissage qu’on appelle des tics de langage. Ce sont des tics, car on ne fait pas exprès de les utiliser. Ces expressions n’ont pas vraiment de sens dans la phrase, mais elles servent à éviter les silences dans un discours.

L’exemple le plus classique en français est bien sûr « euh… » Cette expression montre que le locuteur hésite et cherche ses mots.

Voici quelques tics de langage :

  • du coup : pour enchaîner les idées ;
  • en fait : pour expliquer ses propos ;
  • bah : pour montrer que la réponse est évidente ;
  • bon : pour montrer son impatience ;
  • ah bon : pour marquer l’étonnement.

8. Disparition de certains sons

Règle du e muet

Chute du « e » final devant une consonne

Dans les pronoms et déterminants d’une syllabe (me, te, se, je, te, le, de), la voyelle finale « e » disparaît lorsque le mot suivant commence par une consonne.

Par exemple, « Si je te le dis » devient en français oral « Si j’ t’ l’ dis ». Même chose pour « Tu me mens » qui se prononce « Tu m’mens ».

Parfois, le « e » tombe à l’intérieur du mot. C’est la règle du e muet :

  • un médecin → un méd’cin
  • un cheval → un ch’val
  • du changement → du chang’ment

Élision de voyelle dans les pronoms personnels

Le e du pronom « je » tombe devant une consonne : Je vais au boulotJ’ vais au boulot

La lettre u du pronom « tu » s’élide devant une voyelle : Tu as faim ?T’as faim ?

Le l du pronom « il » et « ils » tombe devant une consonne :

  • il sait tout → i sait tout
  • ils jouent → i jouent

En résumé, « je » devient « j’ », « tu » devient « t’ et « il/ils » se prononce « i ».

9. « Je » se prononce « ch » devant les sons [f], [k], [p], [s], [t]

Comme on vient de le voir, la prononciation du pronom « je » change en fonction du mot qui suit. Le e tombe devant une consonne. Pour être plus précis, le « je » se transforme en « ch » devant les sons [f], [k], [p], [s], [t].

On écrit : « je suis désolé ». À l’oral, si on parle vite, on dit : « chuis désolé ». Le « je » se prononce « ch » devant le son [s].

Voici d’autres exemples :

  • Je fais quoi ? → Ch’fais quoi ?
  • Je peux emprunter ton bic ? → Chpeux emprunter ton bic ?
  • Je t’ai dit non → Ch’t’ai dit non

10. Passé composé VS Passé simple

À l’oral, on emploie le passé composé ou l’imparfait pour raconter des faits situés dans le passé. Le passé simple n’est jamais utilisé :

  • J’étais en train de dormir quand l’alarme a sonné.
  • Il m’a tendu un mouchoir, car j’avais de la sauce sur les lèvres.

À l’écrit, dans les textes littéraires, on a tendance à employer le passé simple et l’imparfait, même si on peut retrouver le passé composé :

  • Cette nuit-là, Denise dormit d’un mauvais sommeil. (É. Zola)
  • Chick s’avança vers le fond de la boutique. (B. Vian)

Français parlé et écrit : En pratique

En conclusion, retiens qu’à l’oral, on veut parler vite et faire le moins d’efforts possible. Résultat : on a tendance à mâcher nos mots, à les réduire et à faire disparaître certains sons. On utilise également un langage plus relâché et on forme des phrases plus simples, parfois jusqu’à faire des fautes de grammaire.

À présent que tu as saisi les différences entre le français parlé et écrit, il est temps de passer à la pratique ! Je t’invite à découvrir notre académie ou à consulter nos autres articles sur le français oral. Tu y découvriras de nombreux conseils et astuces :

L’heure du test est arrivée : voici un quiz pour voir si tu as bien compris la leçon. À toi de jouer !