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Comment Steve Kaufmann a appris le français et plus de 10 autres langues

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Transcription de la vidéo :

Salut, chers amis ! Alors aujourd’hui, je ne serai pas seul pour cette vidéo. J’ai une surprise pour vous. J’ai eu l’honneur, nous avons l’honneur de recevoir un invité de marque qui s’appelle Steve Kaufman. J’en ai déjà beaucoup parlé, j’ai beaucoup parlé de Steve, notamment son livre The Way of the Linguist, et Steve c’est un véritable polyglotte. Il parle couramment plus de 10 langues, il nous en parlera tout à l’heure, et il a toujours promu l’apprentissage des langues via une méthode naturelle. Il a une approche très pratique de la façon d’apprendre des langues en prenant du plaisir. C’est une véritable inspiration pour moi et je suis sûr que ça sera pour toi. Donc, il va dans cette vidéo, dans cette interview, te donner des conseils très, très pratiques pour améliorer ton français.

Steve, c’est aussi un entrepreneur. Il a créé une application qui s’appelle Lingq qui t’aide à consommer du contenu natif et à apprendre du vocabulaire. Je te mets un lien en-dessous si tu veux découvrir le Lingq. On n’a pas d’affiliation, on n’a pas de partenariat, on n’a pas de programme, je n’ai pas d’intérêt à te le présenter, mais j’aime bien cette application. Je l’utilise pour mon apprentissage de l’italien de temps en temps et du coup, je m’étais dit que ce serait intéressant pour toi. Tu as un lien en bas, tu peux regarder si tu veux et je te propose sans plus attendre de passer à l’interview avec Steve qui va te donner ses meilleurs conseils pour apprendre le français.

Johan : Alors voilà, j’ai la chance et l’honneur, comme je le disais dans l’introduction de cette vidéo, d’être avec Steve Kaufman. Bonjour Steve.

Steve : Bonjour Johan. Johan ou Yohann ?

Johan : On dit “Johan”. Mon père était fan de Johan Cruyff, le joueur de foot néerlandais.

Steve : Ah ouais !

Johan : Donc, c’est un grand plaisir de t’avoir sur la chaîne. Comme je te l’ai dit et comme je l’ai déjà dit à mon audience, tu fais partie de ceux qui m’ont inspiré à apprendre des langues étrangères et à les enseigner. Donc, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de toi et de ton histoire ?

Steve : Eh bien, je suis un grand-père ; normalement, j’habite Vancouver, mais l’hiver souvent puisqu’il pleut beaucoup à Vancouver, ma femme n’aime pas, donc, on vient ici trois, quatre mois de l’année pendant l’hiver en Californie, où il y a tellement de soleil dans le désert. Je m’intéresse beaucoup aux langues. Ça n’a pas toujours été le cas. La première langue que j’ai vraiment apprise, là où je me suis transformé en personne qui parle plus ou moins couramment une autre langue, c’était le français. Et ça, je le dois à un professeur qui m’a inspiré, qui m’a présenté la civilisation française d’une façon très attirante. A l’époque, Montréal où j’habitais, c’était une ville divisée, la ville anglophone et francophone. On avait le français à l’école, mais je n’avais pas appris, je ne pouvais pas m’exprimer, je comprenais un peu. Finalement, je suis allé en France, j’ai fait mes études universitaires et je suis devenu d’ailleurs un francophile et c’est une maladie que j’ai gardée toute ma vie, une addiction et ça m’a persuadé que je suis capable d’apprendre d’autres langues. Par la suite, j’ai dû apprendre le chinois parce que j’étais diplomate canadien. C’était à l’époque… Vous n’allez pas connaître la République populaire de Chine. J’ai appris le chinois. Ensuite, j’ai habité le Japon, j’ai appris le japonais et par la suite, je me suis amusé quand j’avais le temps puisque je travaillais, j’étais diplomate pendant sept ans et par la suite, j’étais dans l’industrie du bois et les langues ont été utiles. Le japonais, le suédois, le français, on avait même des clients en France, en Allemagne, etc. Mais c’est surtout les dernières 14 années, après l’âge de 60 ans, que je me suis mis à apprendre beaucoup de langues. C’est-à-dire que j’ai appris davantage de langues après l’âge de 60 ans qu’avant.

Johan : D’accord ! Combien de langues tu parles actuellement ?

Steve : C’est toujours la question très difficile, parce que je peux dire qu’il y a peut-être douze langues là, que je pourrais nécessairement facilement, mais je peux m’exprimer. Je comprends très bien et j’arrive à avoir des conversations sur une large gamme de sujets, avec des fautes, mais sans trop de difficultés. Et après ça, il y a les langues que… Quand j’étais en Grèce, je parlais en grec et maintenant, ça serait un peu difficile pour moi de m’exprimer en grec. Même chose pour le roumain, le coréen. Je ne suis pas très satisfait de mon niveau en coréen. Maintenant j’apprends trois langues, j’ai un certain niveau. J’ai même fait des vidéos après trois mois d’apprentissage du persan, de l’arabe et du turc. C’est les trois langues.

Johan : J’ai vu ça et ça, tu sais, excuse-moi si je t’interromps, mais c’est une chose qui m’inspire beaucoup parce qu’il y a énormément de membres de la grande famille Français Authentique qui viennent du Maroc, de l’Algérie, de Tunisie, qui me disent souvent : “Johan, apprends l’arabe. Johan, apprends l’arabe” et j’ai regardé un peu tes vidéos sur le sujet et c’est très inspirant parce que ça a l’air d’être une langue qui est complexe à apprendre.

Steve : C’est complexe, ça présente pas mal de difficultés parce que la langue que j’apprends, c’est l’arabe standard (le fosha, comme on dit). C’est une langue qui n’est parlée nulle part. Ce n’est pas la langue d’un pays qui existe. C’est un peu comme le latin, peut-être il y a 400 ans en Europe. Mais par contre, est-ce qu’on va apprendre l’arabe du Maroc, du Liban, du Golfe ? Enfin, je n’arrive pas à me décider sur une version de l’arabe. Et l’avantage avec l’arabe standard, c’est qu’il y a un tas de podcasts Al-Jazeera, France 24, d’ailleurs, qui produit beaucoup de podcasts en arabe de très bonne qualité. Et tout ce qu’on lit, c’est en arabe standard, donc, pour le moment, j’essaie d’apprendre l’arabe standard avec l’idée que si un jour j’irai visiter le Liban ou, je ne sais pas quoi, l’Egypte, en bien, à ce moment-là, je vais apprendre la version de l’arabe qui est pratiquée dans ce pays.

Johan : D’accord ! Tu auras déjà les bases pour apprendre. OK, c’est super intéressant, super inspirant. Ce n’est pas souvent qu’on a la chance sur ma chaîne d’avoir vraiment une personne qui a appris autant de langues que toi. Et je pense que beaucoup de mes membres aimeraient savoir quels sont tes trucs et astuces, quels seraient tes conseils pour apprendre une langue ou s’améliorer dans une langue. Qu’est-ce que tu dirais ? Moi, je le sais déjà parce que tu en parles dans le livre The way of the Linguist, mais quels seraient les conseils principaux que tu donnerais ?

Steve : Mon approche n’a pas changé depuis 15 ans ou même 50 ans. Il faut beaucoup de ce qu’on appelle en anglais input. C’est-à-dire, il faut beaucoup lire et écouter parce qu’il faut que le cerveau s’adapte à de nouvelles façons de s’exprimer, une nouvelle gamme de sons et ce sont des choses qu’on peut… C’est difficile de les expliquer théoriquement. Ce sont des choses qu’il faut apprendre naturellement et après qu’on ait reçu beaucoup d’expérience avec cette nouvelle langue, à ce moment-là, les explications commencent à avoir du sens. Mais si on n’a pas assez d’expérience avec la langue, il est très difficile de comprendre les explications, même de les croire des fois, parce que, tu sais, des fois, la langue fait des choses très, très étranges. On a de la difficulté à croire qu’en effet, dans la langue, les règles sont comme ça. Et pour pouvoir s’en rappeler, pour pouvoir les appliquer, il faut beaucoup d’expérience, donc il faut beaucoup, beaucoup écouter et lire. C’est la première chose.

Et puis, deuxième chose : il faut accepter que l’apprentissage des langues, c’est un monde d’incertitude. On va toujours faire des fautes, on va toujours avoir de la difficulté à comprendre, on va toujours ne pas pouvoir se rappeler de mots, d’expressions, même des choses qu’on savait il y a une semaine et que cette semaine, on les a déjà oubliées. Dons, si on n’accepte pas le fait qu’on va faire des fautes et qu’on va avoir de la difficulté, on va continuer à avoir des difficultés. Donc, il faut accepter les difficultés pour pouvoir par la suite les surmonter. Et je crois que c’est une des choses pour les gens qui apprennent beaucoup de langues, qui le font avec, disons, un peu plus de facilité que d’autres, comme moi. C’est que j’accepte que je vais faire les mêmes fautes quand j’ai une discussion avec mon tuteur en persan, en arabe, je fais les mêmes fautes chaque semaine, mais un jour, le brouillard va se dégager. Je sais par expérience qu’il faut seulement continuer et je crois que c’est ça ; il faut essayer d’écouter et de lire des choses intéressantes si c’est possible – ce n’est pas toujours possible, surtout au début – mais surtout, il faut continuer et il ne faut pas se laisser décourager ou frustrer par le fait que l’apprentissage des langues se fait… le cerveau ne peut pas faire autrement qu’apprendre, mais apprendre lentement.

Johan : Exactement !

Steve : Il apprend et il oublie. Apprend et oublie. Voilà !

Johan : Et c’est souvent le plus difficile. Moi, j’ai créé Français Authentique en 2011 et j’ai beaucoup parlé de ce que tu viens de parler. Toutes ces choses-là, ce n’est pas moi qui les ai inventées. L’apprentissage, comme tu as dit, via l’écoute de ce qu’on appelle l’input, etc. Et ce que je remarque, c’est que ça, les gens le comprennent, les étudiants le comprennent un peu plus facilement que le fait – comme tu as dit – que accepter l’imperfection, accepter les difficultés fait partie intégrante de l’apprentissage. Donc, ça c’est bien que tu le soulignes parce que encore. J’étais au Maroc il y a deux semaines et je l’ai entendu auprès de chaque personne que j’ai rencontrée. Donc ça, c’est un très très bon point.

Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui te dit : “Steve, je comprends le français, je le comprends presque à 100 %. Par contre, je bloque au moment de parler.” Qu’est-ce que tu lui répondrais ?

Steve : Bon, d’après mon expérience, les gens qui disent qu’ils comprennent à perfection souvent ne comprennent pas à perfection. Il y a des gens qui me disent : “Moi, je sais lire l’anglais, par exemple ; je lis l’anglais, je n’ai pas de difficulté à comprendre l’anglais et même quand je l’entends, je le comprends”. Je dis à cette personne : “Est-ce que vous avez lu des romans en anglais ? Est-ce que vous avez lu des livres entiers en anglais ? Est-ce que vous avez écouté un audio livre (livre sonore) en anglais ? “. Souvent, non. Donc, c’est que, d’une part, ils n’ont pas poussé l’écoute et la lecture jusqu’au niveau demandé pour pouvoir par la suite convertir cette compréhension en capacité de s’exprimer. Donc, il faut continuer avec l’input. Ça, c’est une chose.

Et deuxièmement, souvent, ces gens-là, ils parlent mieux, ils s’expriment mieux dans la langue qu’ils ne le pensent. Donc, c’est souvent des gens qui parlent anglais avec des fautes et qui se sentent peut-être intimidés par le fait qu’ils vont faire des fautes, qu’ils ont un accent et ils ne se laissent pas aller. Il faut faire confiance en soi, aller avec ses instincts, dire la première chose qui vient à la tête et non pas essayer de repenser les règles du subjonctif ou je ne sais pas quoi, mais seulement parler parce qu’en parlant et en écoutant et en écoutant la réponse de l’autre qui va souvent, dans une conversation, reprendre les mêmes structures, eh bien, on s’améliore. Mais cette question d’accepter l’imperfection et puis de continuer à parler et s’exposer à ses sentiments inconfortables de ne pas être 100 % à l’aise. Si on veut être 100 % à l’aise, il faut parler sa propre langue.

Johan : Exactement ! Ça, c’est un excellent point. Alors moi, je donne aussi toujours ces conseils. Quand on me dit : “Je comprends bien, mais je bloque au moment de parler”, je donne aussi le conseil “persévère, continue d’écouter énormément et arrête d’avoir peur de faire des erreurs, arrête de te concentrer sur la théorie, comme tu as dit, le subjonctif”. Ça, c’est une chose que je dis beaucoup. Par contre, j’avoue que ce que tu viens d’éclairer là, cette histoire de dire “en fait, ils comprennent moins bien qu’ils pensent et ils parlent mieux qu’ils pensent”. Ça, c’est un truc auquel je n’avais jamais pensé et tu vois en le notant pendant que tu le disais, j’essayais de rattacher à des cas concrets de personnes que j’ai aidées en français. Et en fait, c’est exactement ça. C’est exactement ça.

Steve : Je vais te donner l’exemple. Moi, par exemple, j’ai fait 3 ans d’études en France, mais à force d’écouter des livres sonores en français, mon français s’est amélioré à l’âge de 55 ans. Donc, les audio livres (l’écoute) et l’écoute de choses qui te fascinent, que j’aime, ça me permet d’améliorer ton français (anglais, français, n’importe quoi) encore davantage. Je connaissais un couple suédois et la femme était très francophile, aimait bien la France, parlait assez bien le français. Eh bien, je lui ai donné un cadeau, un audio livre. Elle a dit : “Je ne comprends pas l’audio livre”. C’était une personne qui parlait assez bien le français, mais ne comprenait pas l’audio livre, un roman, je ne sais pas quoi. Donc, il faut pousser son niveau de compétence en ce qui concerne la compréhension, jusqu’au point qu’on puisse comprendre des audio livres, des films. Il y a toujours un niveau plus élevé dans la compréhension et mieux on comprend, mieux on peut s’exprimer.

Johan : Super ! Super d’entendre cette confirmation. Il y a deux petits points encore, Steve, que j’aimerais aborder avec toi. Le premier, c’est la motivation. Apprendre une langue, comme tu l’as dit, c’est difficile ; parfois, c’est frustrant. Comment on fait pour ne pas abandonner et pour persister ? Quel serait peut-être le conseil numéro un à ton sens, pour justement garder la motivation ?

Steve : OK. Je crois qu’il y a deux façons de se motiver. Au début, quand la langue est complètement nouvelle, on est souvent assez motivé et dans la première période qui peut être de trois mois ou six mois, on arrive à dire quelque chose dans la langue, dans la nouvelle langue. Toi, tu vas faire l’expérience dans l’arabe. Tu comprends quelque chose, tu sais dire quelque chose et tu as l’impression de faire du progrès. Mais après six mois, puisqu’on sait très bien que la fréquence des mots descend très vite. Donc, au début, les premiers mots apparaissent très souvent, mais après ça, la fréquence, c’est toujours très bas, donc pour pouvoir ensuite… J’écoute les podcasts de France 24, il y a 30 ou 40 % de mots que je ne connais pas, mais ça détruit tout. Je ne comprends pas. Je prends un mot là, un mot par-ci. Donc, c’est une période très longue. Alors là, c’est difficile. On veut aller des contenus simples pour les débutants vers des choses plus intéressantes. Et là, ce que tu fais en Français Authentique, c’est très bon parce que ce n’est pas un débat politique sur France 24, c’est quelque chose, c’est des pensées, etc. C’est un niveau intermédiaire. C’est très important de trouver des choses intéressantes, mais intermédiaires, pas trop difficiles pour maintenir la motivation. Ça, c’est une chose. Chercher des choses intéressantes, mais à ton niveau. C’est très difficile dans chaque langue. On a beaucoup de choses pour débutants et on en a des films, on a Netflix, on a France 24…

Johan : Pour les très avancés.

Steve : Mais ce qui manque, c’est des choses intéressantes pour les intermédiaires. Première chose. Deuxième chose : ce que j’ai trouvé, c’est qu’il faut se donner des buts assez mécaniques. Par exemple, maintenant sur Lingq, j’apprends trois langues : l’arabe, le persan et le turc. Je me suis mis comme but chaque jour ; à Lingq, on dit “créer des links”, c’est-à-dire chercher des nouveaux mots (mots qu’on ne connaît pas) dans le dictionnaire en ligne, sauvegardez ça et puis y a un tas de choses qui nous aident. Mais je me suis dit : “Je vais faire 100 links chaque jour, chaque langue”. Et j’ai maintenu ça pendant maintenant presque deux semaines. Donc, c’est un but parce que si le but est que je veux parler couramment, c’est assez flou comme but. Tout le monde veut parler couramment. Ou je veux apprendre 100 mots par jour, des mots dont je veux me rappeler ou je vais apprendre 10 règles ou structures. Mais tu ne peux pas contrôler ça. Tu peux apprendre, passer la journée à repasser 100 mots. Il n’y a pas de garantie que tu vas te rappeler de ces mots-là. Mais si tu dis, tu as une chose, un but mécanique comme j’ai maintenant “100 links chaque jour”, c’est très mécanique. Ça peut être n’importe quoi. Je vais passer une heure à lire chaque jour ou 100 pages ou 50 pages, mais des buts plus concrets, plus mécaniques, des choses que toi, tu contrôles. Je crois que ça aide. Donc, si on s’est donné un but et qu’on le fait, on a un sentiment d’avoir fait quelque chose.

Johan : Ouais, ouais, effectivement, c’est vrai que si je regarde un petit peu mon expérience, qui est pas aussi développée que la tienne, mais qui existe quand même dans l’apprentissage des langues étrangères, effectivement, ce que tu dis, ça fait sens parce qu’il n’y a que comme ça qu’on arrive vraiment à se motiver, quand on remarque les progrès et qu’on a des objectifs un petit peu concrets. Dernier point. Donc, merci pour ça.

Le temps. On a la motivation, on a compris, tu nous as expliqué comment apprendre, tu nous as expliqué comment nous motiver, comment tu trouves le temps ou comment tu trouvais le temps puisque tu nous as dit qu’aujourd’hui, tu avais un peu plus de temps pour cette passion, l’apprentissage des langues. Comment tu faisais lorsque tu travaillais et que tu apprenais différentes langues ?

Steve : La chose la plus facile, c’est l’écoute. Et pendant que je travaillais, on n’avait pas les MP3. Ce n’était pas aussi facile qu’aujourd’hui. J’avais des CD sur l’histoire de Suède, des audio livres en français, en italien, en espagnol, chinois. J’écoutais surtout, j’écoutais. Si je partais en voyage, j’écoutais. Moi, j’aime faire le jogging, donc, j’écoute pendant que je cours. C’est beaucoup plus facile maintenant que dans le temps. Quand on écoute, on devient curieux parce qu’il y a toujours les mêmes sections qu’on ne comprend pas. Je lis, j’aime bien écouter des choses pour lesquelles j’ai aussi les textes. C’est un peu le début de Lingq d’ailleurs. Donc, je ne comprends pas, donc, je lis. Quand je lis… Et puis, je n’aime pas regarder dans un dictionnaire conventionnel parce qu’une fois qu’on ferme le dictionnaire, on a déjà oublié le dictionnaire, on a déjà oublié ce qu’on a vu. En ligne, je regarde… Enfin, maintenant, j’ai Lingq, mais avant, j’achetais surtout des livres qui avaient une liste de mots pour chaque chapitre, chaque leçon. Donc, je lisais et puis il y avait aussi l’audio que j’écoutais, je lisais et je cherchais les mots. C’était toujours la même chose, mais ça commence avec l’écoute parce que l’écoute, c’est la chose la plus facile à faire. Je prépare le petit déjeuner, je ramasse la vaisselle ou je lave la vaisselle, je fais de l’exercice, je suis dans la voiture, je suis dans n’importe quoi, je peux écouter.

Johan : Tous les temps morts.

Steve : Ouais. L’écoute, c’est la chose la plus facile. Tu commences avec l’écoute et ça génère cette curiosité de par la suite lire. Donc voilà, c’est toujours comme ça.

Johan : Excellent !

Steve : Maintenant, j’ai davantage de temps, donc, je me donne des buts bien spécifiques. Pendant que je travaillais,  j’écoutais quand j’avais le temps.

Johan : Voilà ! Non, non, j’imagine, mais voilà.

Steve : Ou je lisais parce que quand j’ai du temps à dédier à l’apprentissage, je lis et l’écoute, je le fais toujours pendant que je suis en train de faire autre chose.

Johan : Ce qu’on appelle les temps morts en fait. Super ! Ecoute, je pourrais continuer des heures avec toi, vraiment, sincèrement, surtout qu’on sent très bien que c’est vraiment un sujet qui te passionne. Je veux dire que tu as accordé beaucoup d’énergie à ça.

Steve : Je te salue pour ce que tu fais. C’est ce qu’il nous faut dans toutes les langues. C’est des contenus intéressants pour les gens qui sont à un niveau qui ne sont ni débutants, ni suffisamment bons pour pouvoir accéder à des choses vraiment authentiques ; les nouvelles, les films, etc. Et c’est ce qui manque dans toutes les langues.

Johan : Oui, on m’interroge souvent effectivement : “Johan, est-ce qu’il existe la même chose pour l’allemand, pour l’italien, etc. ? “. Mais ça commence. Avec Internet, on est de plus en plus nombreux et je pense que c’est bien. Donc, merci beaucoup pour tout ça, pour ton temps, Steve.

Steve : De rien.

Johan : Et puis, j’invite tout le monde… De toute façon, je mettrai un certain nombre de liens en bas. J’expliquerai aussi un peu en introduction comment fonctionne Lingq parce que c’est un bel outil que j’utilise aussi et je mettrai tous les liens en bas pour que les gens puissent en savoir un peu plus sur ta longue expérience. Merci d’avoir été avec nous, Steve.

Steve : Merci beaucoup, au revoir.

Johan : Au revoir.

Donc voilà, j’espère que tu as apprécié cette interview. Tu as vu, Steve a beaucoup de choses à apprendre. Ses conseils sont très précieux et moi, il m’inspire énormément et me donne envie de continuer à apprendre des langues, il me donne envie d’apprendre des nouvelles langues. Ces conseils, tu les connais, tu en connais beaucoup : écoute beaucoup, lis beaucoup, consomme beaucoup de contenus qui t’intéressent, utilise tes temps morts, essaye d’avoir la passion du français si tu veux progresser. Ce qui m’a beaucoup marqué aussi, c’est quand il a dit : “Si tu bloques, quand tu parles le français, c’est peut-être que tu comprends moins bien que tu ne le penses”. Tu dis “je comprends, mais quand je dois parler, je bloque”. Peut-être que tu comprends moins bien que tu ne le penses et donc il faut consommer encore plus de contenus et peut-être que tu parles finalement mieux que tu ne le penses. Auquel cas, il faut arrêter de stresser, arrêter de te mettre la pression. Donc, beaucoup de choses dont je parle aussi. Consomme plus de contenus, écoute beaucoup, lis beaucoup et n’aie pas peur de faire des erreurs, n’aie pas peur de te tromper parce que c’est une chose qui ruine complètement ta capacité à parler en français.

Tu peux en savoir plus sur Steve via le lien en bas, j’ai mis un lien vers sa chaîne YouTube sur laquelle je vais aussi donner une interview et tu peux découvrir son application Lingq avec laquelle je n’ai pas de partenariat, mais qui peut, à mon avis t’aider. On se retrouve bientôt pour du nouveau contenu.

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