25 Déc Comment devenir une meilleure personne selon Benjamin Franklin
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Transcription de l’épisode :
Salut, salut, mes très chers amis. J’espère que vous vous portez bien en ces périodes de fêtes, et je vous souhaite d’ores et déjà de belles fêtes de fin d’année, un joyeux Noël à tous ceux qui fêtent Noël. De mon côté, je le fête en famille, comme d’habitude, mais bien sûr, ça ne m’empêche pas de faire mes petites marches, mes petites balades.
Et là, je suis en train de m’apercevoir du fait que j’ai peut-être été ambitieux, parce que je démarre cet épisode en bas d’une grande côte. Donc, je sens que je vais être essoufflé dans un instant, mais je vais faire de mon mieux. Tu sais, si on marchait ensemble, si tu étais avec moi aujourd’hui et qu’on marchait, eh bien je serais essoufflé en train de te parler. Donc, imagine juste que tu es à côté de moi, et je vais essayer de marcher lentement pour ne pas être trop essoufflé. Mais là, ça monte vraiment. La route, enfin, le chemin monte vraiment.
Alors, aujourd’hui, je voudrais parler de moralité, comment devenir quelqu’un de plus moral. Et je voudrais m’inspirer de Benjamin Franklin, que tu connais probablement au moins de nom, puisque c’était un scientifique, inventeur, écrivain, diplomate et père fondateur des États-Unis. Il a vécu au XVIIIe siècle et c’est quelqu’un dont on parle beaucoup pour plein de raisons différentes. Il a mis en place un système pour développer ses vertus, pour être quelqu’un de plus moral. Et ce système, je voudrais t’en parler aujourd’hui, parce qu’il m’inspire et beaucoup de monde en parle de ce système.
Dans ce système qu’il a mis en place, et que je vais te présenter, il avait pour objectif de développer sa moralité. Donc, il souhaitait devenir quelqu’un de plus moral. Et en fait, c’est une chose dont je parlais dans un épisode de Marchez Avec Johan déjà, que tu peux retrouver, ça s’appelle « Un niveau de discipline supérieur ». Donc, si tu vas sur… soit tu tapes ça, « un niveau de discipline supérieur » et tu tapes « Français Authentique » à côté, tu vas sur Google, tu tapes « Français Authentique un niveau de discipline supérieur » et tu trouveras cet épisode.
Je t’y expliquais que je visais un certain idéal moral, que j’essayais d’être plus moral, de développer ma moralité, mais avec un objectif de perfection qui est inatteignable, certes, mais on peut viser la perfection sans l’atteindre. On peut essayer de se dire : « Allez, j’essaie d’être parfait, mais même si je n’y arrive pas, eh bien j’ai fait de mon mieux ».
Et beaucoup de religions, de philosophies, ont cet idéal ou cette personne qui représente un idéal de moralité. Les chrétiens ont Jésus, les musulmans ont Mahomet ou Mohammed, les bouddhistes ont Bouddha. Donc, on a tous un peu ou on peut, je pense, tous plus ou moins s’identifier vers un idéal vers lequel on aimerait tendre et vers lequel on aimerait vivre.
Et c’est de là que part Benjamin Franklin dans son autobiographie, quand il présente son système, il nous dit : « J’ai conçu le projet audacieux et ardu d’arriver à la perfection morale ». Donc, c’est une chose que j’avais moi-même essayée de faire avant de le lire, avant de lire son autobiographie. C’est exactement ce que je disais dans cet épisode de podcast, c’est-à-dire : « Allez, essayons d’atteindre cette perfection morale. Essayons de devenir des gens qui ont une moralité parfaite, ultime, qui n’ont rien à se reprocher ».
Et Benjamin Franklin lui-même a dit : « J’ai conçu le projet audacieux et ardu ». Donc, « ardu » veut dire difficile, et « audacieux » ça veut dire ambitieux, qui va être compliqué, ça va être difficile à faire, mais j’essaie quand même, donc, j’ai du mérite. C’est ça un peu, l’audace.
Donc, moi, je suis qu’à moitié d’accord avec lui. Lui dit que c’est un projet audacieux et ardu ; moi, je pense que c’est un projet impossible. Aussi bien dans le christianisme que dans la philosophie stoïcienne, on nous dit que la perfection morale, on ne l’atteindra jamais. On peut la viser, il faut la viser, mais on ne l’atteindra jamais. Donc, je sais que ce projet est impossible, mais ça vaut quand même le coup de faire de notre mieux.
Donc, ce que disait Benjamin Franklin, je recite un peu de nouveau ce qui est dit dans son autobiographie. Et là, j’arrive en haut de la colline, donc, tu sens que je suis un peu essoufflé, mais ça va s’améliorer. Donc, souffle avec moi tranquillement. On a bien monté là. Et donc, ce qu’il disait, c’était : « Si je sais ce qui est bien et mal, je ne vois pas pourquoi je ne ferai pas toujours le premier en évitant le second ».
Donc, ça, c’est un thème qui est aussi très présent chez un écrivain comme C.S. Lewis. C.S. Lewis, célèbre écrivain anglais, disait en fait qu’on partageait tous ça. Tous les êtres humains partageaient ça. On sait ce qui est bien, ce qui est mal. On sait tous, on n’a pas besoin qu’on nous enseigne que c’est mal de tuer quelqu’un. On le sait, au fond de nous, on a cette moralité. Donc, on a ce sens commun de la moralité. On sait ce qui est bien, on sait ce qui est mal. Mais ce que disait C.S. Lewis, c’est qu’on a tous en commun qu’on n’arrive pas à… pas toujours en tout cas… à éviter le mal et faire le bien. Donc, ça, c’est ce que disait C.S. Lewis. Et Benjamin Franklin a l’air de dire : « Bon, en gros, si je sais ce qui est bien et ce qui est mal, eh bien je peux agir en conséquence ».
Ensuite, il dit qu’il s’est vite aperçu, Benjamin Franklin, que c’était beaucoup plus difficile à faire qu’il ne l’avait imaginé. Il se disait : « Bon, en fait, effectivement, ça semble simple, parce que si je connais le mal et je connais le bien, il suffit d’agir et voilà, je vais arrêter le mal », mais il s’est aperçu que c’était plus difficile qu’il ne l’imaginait, parce que, dit-il ou disait-il, les habitudes tirent profit de l’inattention. Donc, pour lui, en fait, c’est juste parce qu’en gros on a des habitudes, on n’est pas attentif et du coup on agit mal, alors qu’on devrait bien agir. Donc, sa solution, c’était de mettre en place un système pour être attentif au maximum et pour qu’être moral, donc, faire le bien, ça devienne un comportement par défaut. Donc, c’est-à-dire qu’il voulait prendre l’habitude d’être quelqu’un de moral, d’avoir une moralité parfaite. Et ça, il voulait le faire par habitude.
Donc, ce qu’il a fait… Je trouve son système très intéressant, très astucieux et très simple. Il a défini 13 vertus. Je ne vais pas toutes te les citer. Si ça t’intéresse, tu peux retrouver sur internet l’ensemble de ces vertus. Il y avait, par exemple, la tempérance, le fait donc de ne pas consommer de nourriture ou de boisson par excès ; le silence, savoir se taire et écouter ; la sincérité, donc, ne pas mentir, dire vraiment ce qu’on pense ; la tranquillité, ne pas être tout le temps en train de faire des choses ou de penser à des choses, être tranquille, calme ; l’humilité, ça, il a ajouté plus tard, c’était sa 13e vertu. Il explique dans son autobiographie qu’il a commencé par 12 vertus et qu’il a ajouté une 13e justement qui était l’humilité, parce qu’il avait tendance parfois à se vanter un peu, etc.
Et en fait, ce qu’il disait, il préfère en avoir plus que moins. Il voulait pas rassembler plusieurs vertus sous un thème, il voulait vraiment les décomposer pour arriver assez facilement à les suivre. Parce que ce qu’il voulait, c’est être spécifique, et il se focalisait sur une à la fois. Donc, chaque semaine, il avait une vertu et il passait d’une vertu à l’autre, de semaine en semaine.
Et la clé de tout ça, parce qu’il voulait bâtir une habitude, et là-dessus, je partage son avis, ce qu’on mesure, on peut facilement mettre son attention sur ce qu’on mesure. Ce qu’on ne mesure pas, eh bien on va se dire : « Ça va, j’ai pas à me plaindre ».
Je te donne un exemple tout bête. Si tu t’autorises à manger du chocolat quand tu en as envie, sans mesurer, tu vas dire : « Oh, je mange du chocolat tous les deux-trois jours ». Par contre, si tu commences à mesurer, à faire une croix, à chaque fois que tu manges du chocolat, tu vas t’apercevoir qu’en fait t’en manges tous les jours, mais tu te mens à toi-même.
Donc, l’idée, c’était, pour lui, de faire une examination quotidienne. Et donc, il avait un tableau avec la vertu de la semaine qui était tout en haut, une description courte de la vertu, et les jours de la semaine. Et s’il ne respectait pas la vertu, par exemple la vertu de tempérance, s’il ne la respectait pas, eh bien il faisait une croix… non, un point. Lui, il faisait un point pour dire « j’ai échoué » dans son petit carnet. Et il se focalisait sur la vertu de la semaine, mais le soir, il se demandait quand même : « OK, est-ce que j’ai respecté les autres vertus ? » sans que ce soit le focus, mais pour voir s’il avait beaucoup de points sur sa feuille.
Et il disait : « J’ai été surpris de voir que j’étais plein de défauts », comme nous tous en fait. Dès qu’on va mesurer, on va se dire : « Oh la, finalement, je suis loin d’être parfait ». Et il a utilisé ce système pendant des années, il dit que ça l’a aidé à vraiment se focaliser sur sa progression morale. Donc, si ça l’a aidé lui, on parle de Benjamin Franklin, l’une des personnes qui a le plus fait dans sa vie, si ça l’a aidé lui, ça peut nous aider, il y a aucun doute là-dessus.
Donc, moi j’ai décidé de le mettre en place. Alors, j’ai choisi six vertus, dont je te parlerai probablement dans un autre épisode, et je les suis depuis deux mois. Donc, j’ai mis en place un système proche du sien, et ça m’aide. Ça m’aide parce que ça permet de mesurer les choses. L’idée, c’est de rester quand même simple, parce que si on bâtit un système qui est trop complexe et qui est trop difficile à suivre, c’est un peu, je pense, voué à l’échec, parce qu’on va abandonner tout simplement. Mais en le suivant simplement, eh bien ça prend quelques minutes par jour. Et entre nous, notre perfection morale mérite qu’on y accorde quelques minutes par jour.
Donc, je t’invite peut-être à réfléchir à ça. Tu peux retrouver pas mal d’informations sur cet exercice qui a été rendu célèbre par Benjamin Franklin. Pour le reste, j’avoue que j’ai pas été très très emballé par son autobiographie, parce que, bon, voilà, certains passages sont intéressants, mais c’est vrai que ce qui m’intéressait plus, c’était cet aspect de moralité.
Je te laisse avec une citation de Blaise Pascal, le célèbre mathématicien et philosophe français du XVIIe siècle, qui disait que la vertu d’une personne est mesurée non pas par ses efforts exceptionnels, mais par son comportement quotidien. Voilà, je te laisse méditer là-dessus. Mais en gros, ça veut dire qu’on ne peut pas juger de la moralité, de la vertu, on peut dire de la moralité de quelqu’un, en regardant ce qu’il fait d’une manière exceptionnelle, mais on peut juger la moralité de quelqu’un en regardant ce qu’il fait tous les jours. Et c’est vrai qu’on a parfois tendance à louer une personne qui fait une belle chose morale, alors que le reste du temps, cette personne est bourrée de vice. Donc, focalisons-nous sur la moralité en tant qu’habitude et non pas en tant qu’acte isolé. Voilà.
Merci du fond du cœur d’avoir suivi cet épisode. Si tu as envie d’aller un peu plus loin dans ton apprentissage du français et que tu ne l’as pas encore fait, visite le cours gratuit de Français Authentique, « 7 règles pour parler français sans bloquer ». On te met un lien dans la description. Et même si tu as déjà suivi ce cours, je t’invite à le répéter pour découvrir ou redécouvrir les bases de notre méthode d’apprentissage naturelle.
À très bientôt ! On se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Marchez Avec Johan. Merci de m’avoir suivi. Salut !